5. Les histoires que l’on se raconte

S’auto-aider, est-ce que cela fonctionne vraiment ? C’est la question que je me suis posée après deux mois de cheminement dans le cadre du programme de coaching thérapie « Dépendance et co-dépendance ».

 

Pourquoi cette question ? Car j’ai réalisé à quel point on croit quelquefois se connaître par coeur… Et qu’on est finalement bien loin de sa vérité.

 

Vous le savez autant que moi, nous adorons répondre à la question « pourquoi…? ».

 

Quand j’ai découvert la dépendance affective, j’ai beaucoup lu à ce sujet et je me demandais souvent : « pourquoi suis-je dépendante affective ? Pourquoi est-ce que je n’ai pas des relations équilibrées, comme tant d’autres gens ? Pourquoi ai-je autant besoin d’un compagnon ? ».

 

En cours de lecture, je notais donc ce qui me faisait penser à moi et j’approfondissais en réfléchissant à tout, afin de répondre à ces « pourquoi ». J’étais méticuleuse. J’ai ainsi :

 

  • Cherché dans mon passé les raisons possibles à ma dépendance affective,
  • Ré-écrit mon histoire, 
  • Interprété des événements,
  • Étudié mon schéma familial…

 

Et au fil du temps, j’ai trouvé ces raisons (du moins, je l’ai cru).

 

C’est avec ces bagages et ces étiquettes que j’ai consulté, de façon occasionnelle, des thérapeutes. J’arrivais avec mes connaissances et j’annonçais dès le début à ma psy, mon énergéticienne, ma psychopraticienne… « j’ai vécu ça, ça et ça, je sais d’où vient ma dépendance affective, donc je veux travailler sur tel point afin de m’en débarrasser ».

 

Les choses bougeaient un peu… Mais sans véritable révolution. J’avançais, mais j’étais déçue de constater qu’à chaque nouvelle relation amoureuse, je retombais dans de vieux schémas de dépendance. Ce besoin intense de l’autre et de sa présence restait intact.

 

Puis, j’ai démarré le programme avec Fanny et j’ai découvert une nouvelle approche, déroutante. J’ai été surprise de voir qu’on parlait peu de dépendance. Bien moins que pendant un suivi thérapeutique, par exemple. À la place, beaucoup d’exercices d’art, une pastèque à balader partout avec soi et des questions « étranges ».

 

Un peu dubitative, je me suis prêtée au jeu, puisque j’étais là pour ça. Et au fil des semaines, sans que je comprenne vraiment comment la magie opérait, ma situation s’est mise à évoluer. Logique : quand on secoue la machine et qu’on met le doigt dans un rouage pour voir comment ça marche, tous les autres rouages bougent…

 

J’ai ainsi découvert la véritable origine de ma dépendance. Bien différente de ce que mon mental avait identifié depuis des années. Bien loin de l’histoire que je me racontais. Un élément de mon passé que je connaissais, mais que j’avais écarté comme cause potentielle car j’étais convaincue que je l’avais dépassé.

 

Cette prise de conscience a été très importante. Elle m’a fait comprendre exactement ce qui me rendait malheureuse et m’impactait, en amour, mais aussi à des niveaux inattendus de ma vie.

De moi-même, et par la simple thérapie parlée, je ne pense pas que j’aurais pu toucher un tel niveau d’introspection et de travail en profondeur, qui a fait émerger naturellement cette prise de conscience.

 

C’est le problème quand on fait beaucoup de développement personnel par soi-même : on croit alors tout comprendre de soi.

 

D’une certaine manière, c’est le cas. On dessine mentalement une carte de notre vie et de notre personnalité. On y colle plein d’étiquettes. On a l’impression d’avoir identifié tous nos problèmes. On croit bien se connaître.

 

Mais il y a une zone que l’on ne voit pas, qui se cache dans notre dos, dans notre ombre. Elle ne veut surtout pas être vue, alors elle détourne notre attention vers d’autres problèmes, nous faisant croire qu’ils sont la source de tous nos maux. Cette zone nous manipule en nous faisant croire qu’on sait et qu’on change, alors qu’en réalité, c’est en elle que se cache la réelle source de notre souffrance.

 

Le programme m’a permis de soudain mettre en lumière cette zone d’ombre. Car :

 

  • En sortant de ma zone de confort thérapeutique (dans mon cas, l’écriture et la lecture),
  • En bénéficiant de la dynamique de groupe,
  • En me faisant sortir de ma tête et en me ramenant dans le corps et les émotions,
  • En me poussant vers des exercices qui ne m’attiraient pas ou que je ne comprenais pas…

 

J’ai enfin réalisé l’avancée magistrale dont j’avais besoin.

 

J’ai alors compris qu’en thérapie comme dans la vie, c’est dans la nouveauté, la prise de risque, le challenge, que les prises de conscience peuvent émerger. Quand on ne contrôle plus rien, l’inconnu a enfin la place pour apparaître.

 

4. Le poids de la dépendance affective

Quand j’ai identifié il y a cinq ans que j’avais des comportements de dépendante affective, j’ai été horrifiée : pour moi-même, mais aussi pour mes ex-compagnons, à qui j’avais fait subir toutes les conséquences de cette dépendance. Quelques exemples parmi d’autres :

 

  • Demande incessante d’attention et de preuves d’amour ;
  • Peu de respect pour l’individualité de chacun ;
  • Auto-infantilisation qui pousse l’autre à tout prendre en main au quotidien et à s’occuper de moi comme un enfant ;
  • Besoin de fusion et de contrôle aboutissant à un couple refermé sur soi.

 

Face à un bilan aussi implacable, on pourrait penser que toute personne adulte et responsable aurait une prise de conscience et ne se laisserait plus jamais aller à de tels comportements. C’est ce que j’ai moi-même pensé, au début.

 

Mais ce que la plupart des gens souffrant de dépendance (affective ou autre) ignorent, c’est que la conscience du problème n’est pas suffisante pour empêcher les comportements.

 

Je crois qu’il est illusoire de vouloir dominer de tels automatismes uniquement grâce au mental. Le besoin d’amour, de sécurité et de certitude, ainsi que la peur d’être abandonnées, sont extrêmement forts chez les personnes souffrant de dépendance amoureuse.

 

Concrètement, malgré toutes mes lectures, mon travail d’introspection par l’écriture, mes séances de psy, ma compréhension poussée de mes mécanismes, je ne pouvais m’empêcher de reproduire mes schémas lorsque j’entrais dans une relation.

 

Quand une situation survenait dans mon couple qui chatouillait ma crainte de l’abandon, peu importe ce que ma tête avait pu comprendre à propos de la dépendance : mon corps réagissait excessivement, avec son lot d’émotions débordantes et de comportements inappropriés.

 

Malheureusement, nous ne sommes pas les seules à en souffrir. La dépendance affective a un grand impact sur l’autre, celui qui accompagne, aime et tente de rassurer. Mes partenaires ont toujours fait de leur mieux pour me soutenir, consciemment ou pas. Et j’ai réalisé les efforts énormes que cela leur demandait durant un exercice du programme « Dépendance et codépendance ».

 

Au début du programme, Fanny nous a donné une tâche qui me semblait à la fois ridicule et infaisable : acheter un fruit très lourd (une pastèque !) et le promener partout avec moi pendant… trois semaines ! Nous devions la « décorer » avec tout ce qui nous pèse dans notre dépendance affective : j’ai donc noté sur des petits papiers mes blocages, peurs, comportements, et je les ai scotchés sur la pastèque. Drôle de compagne !

 

Il s’est alors passé quelque chose de surprenant. Peu de temps après le début de l’exercice, je me suis rendu compte que depuis le début, c’est mon compagnon qui portait ma pastèque.

 

Pour la sortir de voiture, la bouger dans la maison, l’emmener quelque part… Il l’attrapait naturellement et je le laissais faire en le regardant.

 

Cela me semblait à la fois pas très juste et à la fois naturel. Bien sûr, c’était ma pastèque et mon choix de faire cet exercice. Mais après tout, c’était très lourd et il était plus costaud que moi… Logique qu’il s’en occupe, n’est-ce pas ?

 

Quand j’étais seule, au contraire, j’emmenais ma pastèque comme une grande. Elle me semblait très lourde, me faisait mal au dos. J’étais très agacée de devoir la promener partout.

 

J’ai rapidement fait le lien avec la façon dont ma dépendance affective pesait sur mon partenaire.

 

Quand j’étais seule, j’assumais comme une grande. Mais dès que je rejoignais mon compagnon, je m’effaçais automatiquement et il prenait la responsabilité de mon fardeau.

 

Le parallèle était évident : célibataire, je me gère, je m’occupe de moi-même et je ressens lourdement le poids de ma dépendance amoureuse (solitude, abandon, besoin de présence). En couple, je me déleste de ce poids sur mon partenaire, qui se retrouve à gérer seul quelque chose qu’il n’a pas demandé et dont il n’est pas responsable.

 

J’ai été surprise qu’une simple pastèque puisse révéler tant de choses. Très rapidement, cet exercice a mis en lumière une dynamique qui pourrit silencieusement mes relations amoureuses depuis toujours.

 

Maintenant que j’ai pris conscience de ce réflexe, je m’ouvre aux solutions pour en sortir… Pour ça, j’ai confiance en Fanny et en ses exercices surprenants : qui sait ce qui nous attend pour l’exercice de la semaine prochaine ?

(Pitié, pas un melon !).

3. « L’amour guérit tout »

Enfant des années 90, je fais partie de cette « génération Disney » qui a été bercée par les contes de fées. De Cendrillon à la petite sirène, toutes les héroïnes de mes films d’enfance semblaient ne quitter leur vie difficile ou fade que lorsqu’un homme croisait enfin leur chemin.

 

Dans mon esprit, le bonheur a donc toujours été conditionné par le couple. J’ai moi-même trouvé très tôt ce « graal sociétal », puisque dès mes seize ans, je suis entrée dans une relation amoureuse qui a duré près de quatre ans. Quand je suis partie étudier loin de chez moi, j’ai naturellement quitté le nid familial pour un nid à deux. Pas de solitude pour la demoiselle, le monde extérieur me semblait trop effrayant.

 

Quand cette relation s’est terminée, il ne m’a fallu qu’un mois pour me remettre en couple. Cette fois, la relation a duré presque cinq ans. La rupture douloureuse qui en a suivi aurait dû me donner envie de prendre du temps seule pour guérir… Que nenni ! J’ai vite retrouvé un partenaire, et cette série a continué pendant des années.

 

Au début, je pensais naïvement que la vie était bien faite. Quelle chance j’avais de toujours rencontrer quelqu’un, pile après une rupture, quand tant de gens cherchaient sans succès le grand amour !

 

J’ai ensuite cru que j’avais simplement la faculté de tomber facilement amoureuse. Quelle chance, quand tant de gens ont du mal à ouvrir leur coeur !

 

Il m’a fallu un peu plus de temps pour comprendre que ce hasard était plutôt un choix inconscient de ma part. Durant le programme « Dépendance & Codépendance », Fanny nous propose de représenter notre « mode automatique » grâce à l’art thérapie. Un exercice de peinture m’a permis d’identifier très clairement le schéma que je répétais par le passé, dont j’essayais depuis quelque temps de me sortir, notamment en suivant ce programme autour de la dépendance affective.

 

J’ai vu combien j’évitais frénétiquement le vide, ce vide que je ressentais quand j’étais « seule », c’est à dire célibataire. Dès qu’une histoire se terminait, je m’engageais sans même m’en rendre compte dans un processus de recherche d’un nouveau partenaire. C’était un automatisme : je re-contactais un ex « pour prendre des nouvelles », j’installais une appli de rencontre « pour rigoler avec une copine », je sortais beaucoup, je provoquais les occasions de tomber sur de nouvelles têtes, alors que je préfère normalement un mode de vie plus posé.

 

J’avais intégré depuis toujours que la vie se faisait en couple, ou ne se faisait pas. Résultat, j’avais construit la croyance selon laquelle, en dehors d’une relation, je n’existais pas vraiment. Seule, j’étais capable de moins. Ma valeur était diminuée, la vie valait moins la peine d’être vécue. Et surtout, elle me faisait peur.

 

Quand j’entrais dans une période de célibat, il me fallait donc rapidement résoudre ce « problème » et rencontrer quelqu’un.

 

Cela pourrait ne pas sembler très grave. Après tout c’est normal de vouloir passer des bons moments avec quelqu’un, partager sa vie de tous les jours. Il n’y a rien de mal à espérer compter sur un chéri au quotidien, n’est-ce pas ?

 

C’est ce que j’ai longtemps pensé. Mais cette précipitation ne prenait absolument pas en compte mes besoins dans l’instant. Je mettais de côté des questions importantes :

 

  • Ai-je pris le temps de faire le deuil de mon histoire passée ?
  • Suis-je émotionnellement prête à m’ouvrir à une nouvelle personne ?
  • Est-ce que j’apprécie vraiment cet homme ou est-ce que je cherche simplement une présence ?

 

En passant d’un amour à un autre, je ne me donnais pas le temps de digérer ce que j’avais vécu, ni même d’en tirer les leçons. Blessures et erreurs s’empilaient en un amas encombrant de bagages invisibles, qui ne faisaient que favoriser l’échec de la prochaine relation. J’ai compris en dessinant, pendant le programme, la « ronde de mes relations » que petit à petit, je renforçais ainsi ma croyance selon laquelle toutes mes relations étaient vouées à l’échec.

 

Quand on enchaîne les histoires amoureuses, on ne se donne jamais l’occasion de se connaître seule. Mais alors, comment prendre conscience de ses ressources ? Comment savoir de quoi on est capable par soi-même ? Comment connaître ses envies profondes, ses besoins, ses limites ?

 

Nous savons tous à quel point nous sommes des êtres différents selon qui nous entoure. Nous ne sommes pas les mêmes face à notre famille ou à nos collègues, avec notre compagnon de vie ou un cercle de copines. Nous parlons différemment, osons plus ou moins, expérimentons à des niveaux différents.

 

Il en est de même quand on s’offre des périodes de vie célibataire. On se révèle à soi-même. Je n’ai pris conscience de la force de ces moments que lorsque je me le suis permis.

 

Il m’a d’abord fallu trouver le moyen de mettre ma vie amoureuse en pause… Mais ça, je vous le raconterai bientôt.

2. Guérir seule, défi ou illusion ?

Doit-on forcément suivre une thérapie pour sortir de la dépendance affective ? Un travail de développement personnel en autonomie n’est-il pas suffisant ? Je vous partage mon expérience après plusieurs années de « travail » sur moi, seule et accompagnée de professionnels.

 

Les signes précurseurs de la dépendance affective

 

Mes deux premières relations amoureuses ont duré quatre et cinq ans. Elles ont été parsemées d’indices plutôt flagrants révélant une dépendance amoureuse :

 

  • Un besoin fort d’attention et d’exclusivité de cette attention ;
  • Des demandes toujours plus poussées de preuves d’amour ;
  • Une envie d’engagement rapide et définitif pour se sentir sécurisée ;
  • Une fusion totale avec l’autre (quitte à oublier mes rêves, mes passions, mes amis).

 

Pourtant, en neuf ans, je n’ai jamais pensé que mon comportement puisse être dysfonctionnel. C’était le mien, il me semblait normal. S’il dérangeait l’autre, c’est qu’il « ne savait pas vraiment aimer ».

 

C’est uniquement quand mon couple a explosé de manière totalement inattendue, après deux mois de mariage, que j’ai mis le doigt sur cette dépendance. Elle avait miné notre relation en silence. Pour mon partenaire, il était trop tard pour réparer les dégâts. Le mal était fait, j’avais « trop tiré sur la corde », notre couple en payerait le prix.

 

C’est à ce moment que j’ai compris qu’il me fallait transformer ces comportements et guérir la blessure à la racine si je voulais éviter de vivre à nouveau une rupture aussi douloureuse (et accessoirement, être un jour heureuse sur le long terme en couple).

 

Avancer seule ou faire appel à un psychologue ?

 

Quand on traverse une telle tempête, se faire accompagner de professionnels de la thérapie semble presque indispensable. J’avais été quittée de façon brutale, dans un climat de tromperie et de mensonge, en l’espace de quelques semaines. Je perdais mon conjoint, mais aussi ma maison et mon travail, car nous avions une entreprise commune. J’étais à terre, très affaiblie psychologiquement.

 

Pourtant, aller voir un psychologue ne m’est même pas venu à l’esprit.

 

Non, j’étais « forte ». J’allais m’en sortir seule. Les anti-dépresseurs, ok. Les amis et les soirées, ok. Les psys ? Non, merci, ça allait.

 

Je me suis plutôt jetée sur des livres de développement personnel : « Les 5 blessures de l’âme » de Lise Bourbeau et « Ces femmes qui aiment trop » de Robin Norwood m’ont aidée à comprendre mes schémas. J’ai eu l’impression de redécouvrir mes relations passées et j’ai alors ressenti une grande culpabilité, couplée de honte. Bien sûr que c’était de ma faute si cette relation s’était terminée ainsi ! Bien sûr qu’il fallait que je change, sinon, qui pourrait m’aimer ?

 

Je ne me suis pas contentée de lire : la bonne élève que j’étais avait acheté un carnet et j’écrivais beaucoup. Cette introspection m’a permis de mieux me connaître et de comprendre des schémas que je répétais.

 

Ce travail m’a réellement aidée, mais mes lectures m’ont aussi poussée à me construire des croyances négatives sur moi-même, qu’un travail en thérapie aurait tout de suite permis de gommer.

 

Est-ce que je suis allée voir quelqu’un ? Toujours pas. Je continuais à penser que je pouvais gérer seule de mon côté.

 

Le danger de se remettre en couple rapidement après une rupture

 

Tout cela ne m’a pas empêchée de me jeter dans d’autres relations, où je répétais mes schémas. Ils étaient un peu moins présents, car j’en étais consciente, mais ils finissaient toujours par pointer le bout de leur nez.

 

Ces relations n’étaient jamais très saines. Je choisissais des hommes indisponibles ou eux-mêmes dépendants. Après une énième déception, j’ai donc décidé de rester célibataire pour de vrai. Mon travail d’introspection avait été utile, c’est lui qui m’a permis de comprendre l’intérêt de ce temps de « pause amoureuse ».

 

Pendant quatre mois, je me suis concentrée sur moi. C’était la première fois de ma vie que je n’étais pas en couple, ou en discussion permanente avec un potentiel prince charmant. J’avais 27 ans.

 

Ce temps seule m’a aidée à avancer. J’ai gagné en indépendance, même si je me reposais encore sur mes proches et mes amis pour combler les besoins émotionnels que je soulageais habituellement avec un couple. Mais j’ai évolué et c’est le travail réalisé sur moi-même pendant cette période qui m’a aidée à me construire une vie pour moi.

 

Tout ce travail m’a aussi permis de choisir des partenaires plus sains. J’ai fini par m’investir dans une relation sérieuse, avec une personne que j’aimais énormément.

 

Fin heureuse ?

 

Pas encore. Car après un an de couple, j’ai dû me rendre à l’évidence : je recommençais à répéter mes schémas. Fusion, demandes excessives d’attention, angoisse de la séparation. Les comportements de dépendante affective étaient de retour.

 

Ce fut la fois de trop. Et ce fut la fois qu’il me fallait.

 

Car enfin, je décidais d’abdiquer et d’accepter que j’avais besoin d’être accompagnée pour avancer. Je voulais m’attaquer en profondeur à cette dépendance. Je fis donc appel à une psychothérapeute spécialisée en EMDR pour travailler sérieusement le cœur du problème : la blessure d’abandon.

 

En séance, je constatais à quel point je me connaissais bien grâce à mon travail d’introspection passé. Ma tête avait conscience de tout, je savais identifier ce qui n’allait pas, faire des liens entre les situations. Mon mental était roi.

 

Je réalisais surtout à quel point cela ne suffisait pas.

 

J’avais beau tout comprendre, cela ne m’empêchait pas de réagir émotionnellement et de souffrir. Je voyais mes comportements, je savais d’où ils venaient, mais je ne trouvais pas le bouton « pause ».

 

Quitter la tête et vivre dans son corps pour sortir de la tempête

 

C’est ainsi que j’ai compris qu’un travail sur soi est important, mais qu’il ne fait pas tout, loin de là. Descendre dans le corps, faire des exercices concrets, utiliser des méthodes de gestion des émotions, se reconnecter à soi… Tout ceci est indispensable pour guérir. Et cela ne peut pas passer seulement par l’écriture ou la lecture.

 

C’est ce qui m’a motivée à rejoindre le programme de Fanny sur la dépendance & la co-dépendance. J’apprends à y mettre le mental de côté et à expérimenter différemment. La thérapie de groupe m’aide à me motiver. Je sens de grandes résistances en moi, mais je sais aussi que m’engager dans un programme sur six mois m’empêche d’écouter la petite voix qui me dit « Mais non, tu n’en as pas besoin… Tu te connais si bien, tu n’es plus dépendante. Tu as juste besoin de trouver le bon partenaire et tout ira bien… ».

 

Tais-toi petite voix. Fanny vient de nous donner l’exercice de la semaine, il faut que j’aille danser.

1. Dépendante, moi?

« Lily, est-ce que tu veux participer au programme « dépendance et co-dépendance » que je démarre bientôt ? » : quand Fanny m’a envoyé ce message vocal sur Instagram, ma première réaction, l’instinctive, celle qu’on ne contrôle pas, fut…

 

« Bah non.

Je ne suis plus dépendante, moi ! »

 

Dépendante affective, je l’ai été, j’en suis pleinement consciente. Fanny le sait, nous en avons parlé lors d’un Live sur sa chaîne en août 2020. J’y avais évoqué mon histoire de vie : un parcours « sans faute » d’élève modèle, perturbé par une rupture douloureuse à l’âge de 25 ans après seulement 3 mois de mariage. Une tromperie et un divorce éclair qui avaient mis en lumière cette dépendance affective que j’ignorais auparavant.

 

J’avais identifié cette dépendance affective quand il m’avait fallu mettre des mots sur la vague insoutenable de douleur et d’obsession qui m’avaient envahie lors de la rupture. Je savais que c’était censé faire mal… Mais SI mal ?! Il y avait forcément quelque chose.

 

Le livre « les 5 blessures de l’âme » et « ces femmes qui aiment trop » m’ont permis d’identifier et accepter mes comportements de dépendance affective. J’ai vu combien ils avaient affecté ma relation : fusion totale, demande incessante d’affection, besoin d’être sur-sécurisée…

 

Mais après 5 ans de travail personnel, de lectures et de thérapies, tout allait bien maintenant ? J’avais travaillé tout ça, c’était passé, réglé ! Non ?

 

Voilà les pensées qui se sont bousculées quand Fanny m’a contactée et que mon ego a envisagé de travailler sérieusement, profondément, la dépendance affective.

 

Fierté, déni, peur.

 

Mais j’ai refermé la porte au nez de mon ego, j’ai soufflé un bon coup et je suis entrée dans un espace d’honnêteté avec moi-même.

 

C’est là que je me suis entendue dire « oui ».

 

Oui bien sûr Fanny, je veux participer.

J’ai peur, j’ai envie, ça va piquer… Et je suis prête.

 

Car je veux faire de la place.

 

Je veux me débarrasser, une bonne fois pour toutes, de la lourdeur qui apparaît quand mon compagnon ferme la porte et part vers un endroit où je ne serai pas, même pour quelques heures.

 

Je veux me délester du poids de mes angoisses, ces tortionnaires, qui diffusent en continu devant mes yeux impuissants des scénarios catastrophes.

 

Je veux savoir qu’avec ou sans homme à mes bras, la vie est belle, la vie est légère, la vie est simple.

 

Je veux sentir au plus profond de moi, pas avec ma tête, mais aussi avec mon cœur, avec mon corps, que je suis ASSEZ. Que je n’ai pas à passer ma vie à chasser de vieux démons et à résoudre mes émotions d’enfant dans des relations d’adulte.

 

J’ai donc dit oui : oui, je veux m’engager dans un programme de transformation, faire des exercices, sortir de ma zone de confort, aller toucher ce qui fait mal et en ressortir définitivement changée.

 

C’est ainsi que je suis entrée dans le programme « Dépendance & co-dépendance ». Je suis Lily, j’aurai bientôt 30 ans et je vais partager avec vous mes évolutions au fil des 6 mois de ce programme. Vous en apprendrez petit à petit plus sur moi et mon histoire, car je compte partager avec authenticité et transparence. Je crois que c’est ainsi qu’on avance.

 

À très vite,