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2. Guérir seule, défi ou illusion ?

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Doit-on forcément suivre une thérapie pour sortir de la dépendance affective ? Un travail de développement personnel en autonomie n’est-il pas suffisant ? Je vous partage mon expérience après plusieurs années de « travail » sur moi, seule et accompagnée de professionnels.

 

Les signes précurseurs de la dépendance affective

 

Mes deux premières relations amoureuses ont duré quatre et cinq ans. Elles ont été parsemées d’indices plutôt flagrants révélant une dépendance amoureuse :

 

  • Un besoin fort d’attention et d’exclusivité de cette attention ;
  • Des demandes toujours plus poussées de preuves d’amour ;
  • Une envie d’engagement rapide et définitif pour se sentir sécurisée ;
  • Une fusion totale avec l’autre (quitte à oublier mes rêves, mes passions, mes amis).

 

Pourtant, en neuf ans, je n’ai jamais pensé que mon comportement puisse être dysfonctionnel. C’était le mien, il me semblait normal. S’il dérangeait l’autre, c’est qu’il « ne savait pas vraiment aimer ».

 

C’est uniquement quand mon couple a explosé de manière totalement inattendue, après deux mois de mariage, que j’ai mis le doigt sur cette dépendance. Elle avait miné notre relation en silence. Pour mon partenaire, il était trop tard pour réparer les dégâts. Le mal était fait, j’avais « trop tiré sur la corde », notre couple en payerait le prix.

 

C’est à ce moment que j’ai compris qu’il me fallait transformer ces comportements et guérir la blessure à la racine si je voulais éviter de vivre à nouveau une rupture aussi douloureuse (et accessoirement, être un jour heureuse sur le long terme en couple).

 

Avancer seule ou faire appel à un psychologue ?

 

Quand on traverse une telle tempête, se faire accompagner de professionnels de la thérapie semble presque indispensable. J’avais été quittée de façon brutale, dans un climat de tromperie et de mensonge, en l’espace de quelques semaines. Je perdais mon conjoint, mais aussi ma maison et mon travail, car nous avions une entreprise commune. J’étais à terre, très affaiblie psychologiquement.

 

Pourtant, aller voir un psychologue ne m’est même pas venu à l’esprit.

 

Non, j’étais « forte ». J’allais m’en sortir seule. Les anti-dépresseurs, ok. Les amis et les soirées, ok. Les psys ? Non, merci, ça allait.

 

Je me suis plutôt jetée sur des livres de développement personnel : « Les 5 blessures de l’âme » de Lise Bourbeau et « Ces femmes qui aiment trop » de Robin Norwood m’ont aidée à comprendre mes schémas. J’ai eu l’impression de redécouvrir mes relations passées et j’ai alors ressenti une grande culpabilité, couplée de honte. Bien sûr que c’était de ma faute si cette relation s’était terminée ainsi ! Bien sûr qu’il fallait que je change, sinon, qui pourrait m’aimer ?

 

Je ne me suis pas contentée de lire : la bonne élève que j’étais avait acheté un carnet et j’écrivais beaucoup. Cette introspection m’a permis de mieux me connaître et de comprendre des schémas que je répétais.

 

Ce travail m’a réellement aidée, mais mes lectures m’ont aussi poussée à me construire des croyances négatives sur moi-même, qu’un travail en thérapie aurait tout de suite permis de gommer.

 

Est-ce que je suis allée voir quelqu’un ? Toujours pas. Je continuais à penser que je pouvais gérer seule de mon côté.

 

Le danger de se remettre en couple rapidement après une rupture

 

Tout cela ne m’a pas empêchée de me jeter dans d’autres relations, où je répétais mes schémas. Ils étaient un peu moins présents, car j’en étais consciente, mais ils finissaient toujours par pointer le bout de leur nez.

 

Ces relations n’étaient jamais très saines. Je choisissais des hommes indisponibles ou eux-mêmes dépendants. Après une énième déception, j’ai donc décidé de rester célibataire pour de vrai. Mon travail d’introspection avait été utile, c’est lui qui m’a permis de comprendre l’intérêt de ce temps de « pause amoureuse ».

 

Pendant quatre mois, je me suis concentrée sur moi. C’était la première fois de ma vie que je n’étais pas en couple, ou en discussion permanente avec un potentiel prince charmant. J’avais 27 ans.

 

Ce temps seule m’a aidée à avancer. J’ai gagné en indépendance, même si je me reposais encore sur mes proches et mes amis pour combler les besoins émotionnels que je soulageais habituellement avec un couple. Mais j’ai évolué et c’est le travail réalisé sur moi-même pendant cette période qui m’a aidée à me construire une vie pour moi.

 

Tout ce travail m’a aussi permis de choisir des partenaires plus sains. J’ai fini par m’investir dans une relation sérieuse, avec une personne que j’aimais énormément.

 

Fin heureuse ?

 

Pas encore. Car après un an de couple, j’ai dû me rendre à l’évidence : je recommençais à répéter mes schémas. Fusion, demandes excessives d’attention, angoisse de la séparation. Les comportements de dépendante affective étaient de retour.

 

Ce fut la fois de trop. Et ce fut la fois qu’il me fallait.

 

Car enfin, je décidais d’abdiquer et d’accepter que j’avais besoin d’être accompagnée pour avancer. Je voulais m’attaquer en profondeur à cette dépendance. Je fis donc appel à une psychothérapeute spécialisée en EMDR pour travailler sérieusement le cœur du problème : la blessure d’abandon.

 

En séance, je constatais à quel point je me connaissais bien grâce à mon travail d’introspection passé. Ma tête avait conscience de tout, je savais identifier ce qui n’allait pas, faire des liens entre les situations. Mon mental était roi.

 

Je réalisais surtout à quel point cela ne suffisait pas.

 

J’avais beau tout comprendre, cela ne m’empêchait pas de réagir émotionnellement et de souffrir. Je voyais mes comportements, je savais d’où ils venaient, mais je ne trouvais pas le bouton « pause ».

 

Quitter la tête et vivre dans son corps pour sortir de la tempête

 

C’est ainsi que j’ai compris qu’un travail sur soi est important, mais qu’il ne fait pas tout, loin de là. Descendre dans le corps, faire des exercices concrets, utiliser des méthodes de gestion des émotions, se reconnecter à soi… Tout ceci est indispensable pour guérir. Et cela ne peut pas passer seulement par l’écriture ou la lecture.

 

C’est ce qui m’a motivée à rejoindre le programme de Fanny sur la dépendance & la co-dépendance. J’apprends à y mettre le mental de côté et à expérimenter différemment. La thérapie de groupe m’aide à me motiver. Je sens de grandes résistances en moi, mais je sais aussi que m’engager dans un programme sur six mois m’empêche d’écouter la petite voix qui me dit « Mais non, tu n’en as pas besoin… Tu te connais si bien, tu n’es plus dépendante. Tu as juste besoin de trouver le bon partenaire et tout ira bien… ».

 

Tais-toi petite voix. Fanny vient de nous donner l’exercice de la semaine, il faut que j’aille danser.

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