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Sortir de la peur de grandir avec Eudes Séméria

Écrit par Rédaction

Eudes Séméria est psychologue clinicien et psychothérapeute ; il est l’auteur de plusieurs livres, d’articles et de documentaires pour la télévision.

Pour voir ou revoir son entretien avec Fanny Huleux, cliquez sur la bannière !

 

Eudes Séméria est psychologue clinicien et psychothérapeute, ce qui signifie qu’il a fait des études universitaires en psychologie et traite les troubles cliniques, les maladies et les problèmes psychiques. Il est également psychothérapeute et maîtrise des techniques et des concepts permettant de poser un diagnostic et de mettre en place des psychothérapies, pour traiter la dépression, par exemple. Cependant, à la différence d’un psychiatre, qui est médecin, il ne prescrit pas de médicaments.

Dans le livre « Les quatre peurs qui nous empêchent de vivre », Eudes Séméria évoque quatre peurs essentielles :

  • La peur de grandir
  • La peur de s’affirmer (pas de confiance en soi ; on s’accroche à un leader, par exemple)
  • La peur d’agir, d’aller de l’avant
  • La peur de se séparer (ou de faire confiance) qui peut être révélée par la dépendance affective.

Son livre est une invitation à prendre sa place, à grandir, à accepter de déplaire, en dépassant ces quatre peurs.

 

L’isolement ontologique et la bulle fusionnelle

Lors des repas de famille, comme le jour de Noël, chacun tient le rôle appris pendant l’enfance. Si l’un des membres de la famille change de rôle, les autres ne comprennent pas et cela les insécurise (d’où les disputes parfois).

Noël est comme une pièce de théâtre pendant laquelle on recréerait la famille d’origine (les adultes d’aujourd’hui étaient les enfants) mais cette famille n’existe plus (ils ne sont plus des enfants). On peut vivre les choses très simplement (le temps d’une soirée, on reprend sa place d’enfant). Cette bulle fusionnelle a pour but de sécuriser la famille face aux enjeux considérables de l’existence (on va mourir un jour, ce que l’enfant découvre très tôt).

Nous sommes seuls dans la vie : nous ne pouvons pas fusionner nos consciences (ce que l’on nomme « l’isolement ontologique »), on peut se serrer dans les bras mais nous sommes tous isolés dans notre être. Cet isolement pose la question du sens (« Qu’est-ce que je vais faire de ma vie ? ») et la question de la responsabilité, des choix que nous devons faire constamment.

La bulle fusionnelle (ou la « base de sécurité », en psychologie du développement, qui est représentée par la famille) nous protège mais l’enjeu, pour vivre sa propre vie, est de sortir de cette base de sécurité et d’aller affronter la vie en dehors de la bulle fusionnelle et donc de sortir de sa place d’enfant (ce qui va déstabiliser les parents, déjà déstabilisés par le simple fait que l’enfant ait grandi, que son corps ait changé, qu’il ait rencontré un conjoint, fait des enfants). Par le seul fait de sortir de la bulle, l’adulte trahit la famille.

C’est un grand principe de la vie de l’adulte, la « trahison » est toujours présente : faire des choix implique de mettre en place une hiérarchie : quand on déjeune avec un ami, on ne déjeune pas avec un autre, par exemple. Il faut admettre ce principe ainsi que le fait que nous ne sommes pas obligés d’obéir à nos parents.

 

L’estime de soi et le passage à l’âge adulte

L’estime de soi est en lien avec le fait de prendre sa place. On peut se trouver dans un cercle vicieux : « Je n’ai pas d’estime de soi donc je ne prends pas ma place ; je ne prends pas ma place donc je n’ai pas d’estime de soi »… Tout se joue en fait dans le rapport avec les parents : c’est la position que l’on occupe par rapport à ses parents qui va déterminer notre estime de soi. Lorsque l’on a peu d’estime de soi, que l’on est timide, on occupe une position d’enfant (on est l’enfant de ses parents… qui peuvent avoir disparu ou vivre loin : il s’agit d’une posture) et l’on voit donc le monde à la hauteur de l’enfant, ce qui fait que tous les autres semblent grands et imposants.

Certains gestes et certains mots révèlent une posture d’enfant : à quarante ans, appeler ses parents tous les jours est révélateur (à quarante ans, on mène sa vie). Appeler sa mère « Maman » lorsque l’on parle d’elle à des inconnus est également révélateur. Prendre de la confiance en soi, c’est changer de place par rapport à ses parents et poser des actes par rapport à ça.

 

On devient adulte mais notre « moi » émotionnel peut être en décalage et être resté infantile :

Il s’agit de comprendre que nos parents n’ont pas de droit de vie et de mort sur nous (même s’ils nous ont donné la vie et que notre survie a dépendu d’eux) et de le marquer à travers des actes (l’émotionnel suivra) : passer du « Maman » à « ma mère », leur dire ce que l’on a décidé pour sa propre vie, ne pas se tourner systématiquement vers eux en cas de problème (bricolage à faire, souci financier, déception, etc). Eudes Séméria conseille ici de suivre la « règle PCR » : on évite les Plaintes, les Conseils, les Reproches (les leurs comme les nôtres). Il est nécessaire de faire le deuil de ses parents en tant que parents pour instaurer une relation d’adulte à adultes.

 

Le poids du passé et le sens de la vie

On ne réparera jamais les manques que l’on a vécu pendant l’enfance (excepté ce qui relève du pénal comme le viol ou la maltraitance, qui demandent réparation) : le manque d’amour, le manque d’attention, etc, ne se réparent pas. Tant que l’on espère une réparation, une approbation ou la manifestation de ce qui a manqué, on reste dans une posture d’enfant. Il faut plutôt dépasser ses blessures que les réparer et être dans l’acceptation du passé.

Faire la chronologie de sa vie pour replacer ses émotions dans le passé permet de réécrire son histoire et d’éviter « l’effet calque » (par exemple, on peut se sentir mal tous les ans en septembre à cause de rentrées des classes difficiles ; nous ne sommes plus à l’école, cette souffrance n’a plus lieu d’être). Il faut alors réécrire son histoire, ranger ses émotions, faire des choix, revisiter ses certitudes…

Nos défenses psychiques sont matérialisées dans notre environnement : observer son logement permet de voir où on en est, de remarquer des analogies entre un frigo ou des placards « obèses » et nos problèmes de poids, par exemple. Il est parfois nécessaire de travailler sur la peur de manquer pour parvenir à faire des choix : pourquoi ne pas se débarrasser des livres que nous n’avons pas aimés et de ceux que nous ne lirons plus jamais ?

Tout ce qui est en trop et tout ce qui manque dans notre environnement est révélateur et permet de se poser d’autres questions :

  • Suis-je attentif.ve à ce qui me concerne ?
  • Suis-je ma propre priorité ?
  • Comment est-ce que je le prouve tous les jours ?
  • Quelles limites je mets entre mes parents et moi ?
  • Qu’est-ce que je vais faire de moi sur cette Terre ?
  • Ai-je choisi mon métier ?

Ces questions permettent de devenir plus adulte. Il faut s’accorder de l’importance à soi-même et poser des limites.

Pour trouver le sens de sa vie, on peut utiliser la chronologie de sa vie : qu’est-ce qui revient ? Quels sont mes passions d’enfant ? Lorsque l’on a les réponses à ces questions, on les transforme pour les adapter : on transforme ainsi ses rêves d’enfants pour en faire des rêves d’adulte, on en fait une priorité et l’on cherche à se développer ; tendre vers une évolution permet de donner du sens.

 

La notion de limites est également très salutaire : Eudes Séméria explique qu’il est nécessaire d’évoluer tout en gardant les pieds sur terre. Dès que l’on pose des limites, on obtient du pouvoir, le monde répond. Le merveilleux est là.

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