Lors d’un conflit avec une connaissance ou une personne que l’on aime, comment réagir sans se laisser emporter par ses émotions ? Si vous ressentez de l’irritation ou des sentiments négatifs, c’est parce qu’il est courant dans ce type de situation de prendre les choses personnellement, de penser que le problème vient de soi ou que la personne qui s’oppose à nos idées agit contre nous. Voir les choses sous un autre angle, moins subjectif, permet d’apaiser les tensions.
La personnalisation, une distorsion cognitive fréquente
D’après Aaron T. Beck, psychiatre américain et pionnier de la psychothérapie cognitivo-comportementale, la personnalisation est une distorsion cognitive (ou erreur systématique de pensée) qui apparaît surtout chez les personnes à tendance anxieuse. La personnalisation, c’est penser à tort être responsable d’événements fâcheux et penser que ce que les autres font est lié à soi. Elle peut être accompagnée de honte et de culpabilité.
Cette tendance à interpréter l’environnement est néfaste et entretient un mal-être général.
Pour dépasser cette distorsion cognitive fréquente, il convient de chercher des contre-arguments aux croyances limitantes principales.
Les actes et paroles d’autrui font partie de sa propre réalité
Lors d’un conflit déclaré, ou que l’on souhaite l’éviter, il convient d’effectuer un pas de recul et de regarder la situation d’un point de vue extérieur. Même si ce n’est pas facile à faire sur le moment, plus vous mettrez ce conseil en pratique et plus cela vous paraîtra naturel. Dans son ouvrage très connu sur les Quatre Accords Toltèques, Don Miguel Ruiz, neurochirurgien et chaman, explique qu’il est important de ne pas faire une affaire personnelle de ce qui est dit ou fait au cours d’un conflit. En effet, les paroles et les actes de l’interlocuteur ne sont souvent que le reflet de sa propre réalité, tout comme vos réactions et vos actes sont le reflet de la vôtre. Les réactions sont très souvent biaisées par une mauvaise interprétation, un malentendu, ou alors aggravées par les émotions très fortes ressenties par les deux protagonistes. Pour désamorcer le conflit et sortir de la dispute, il est primordial de comprendre que les actions et les paroles de l’autre sont en réalité dirigées par ses ressentis et opinions et non pas contre vous.
Les déclencheurs de l’agressivité
Pour adapter votre attitude à celle de votre interlocuteur et désamorcer le conflit, prenez en compte ce que ressent votre interlocuteur et ce qui déclenche son agressivité. Latifa Gallo, dans « Les 50 règles d’or de la gestion de conflits » (Éditions Larousse) en dénombre trois : la frustration (sensation d’injustice parce que l’on se sent privé de quelque chose que l’on estime nous être dû), l’angoisse (liée à la peur de l’inconnu) et la non-reconnaissance (l’agressivité devient ainsi l’occasion d’attirer l’attention sur soi).
Reconnaître ce qui motive votre agressivité ou celle de la personne qui entre en conflit avec vous peut permettre de désamorcer la situation : plutôt que de faire valoir votre position à tout prix, vous comprendre et tenter de comprendre l’autre est un pas vers une discussion calme.
Rester ouvert·e d’esprit et bienveillant·e
Il ne s’agit pas là de trouver des excuses à des comportements qui ne vous conviennent pas mais simplement de pouvoir arrêter le conflit avant qu’il ne s’aggrave et de prendre le temps de discuter plus tard au calme, à tête reposée, avec la personne en question.
Pour se détacher de la colère lors d’une dispute, veillez à prendre du recul et à vous demander quelle est l’importance de ce conflit. Avez-vous vraiment besoin d’accorder de l’importance à cette dispute ? Avez-vous intérêt à poursuivre cette conversation ? Ces questions permettront d’apaiser votre mental et de ne pas laisser le conflit prendre des proportions préjudiciables à tous.
Pour améliorer ses relations à l’autre, mieux gérer les conflits et cesser de prendre personnellement les réflexions d’autrui, il est essentiel de travailler sur soi, de comprendre ce qui les déclenche et de prendre du recul. Si certaines personnes font une affaire personnelle des disputes, c’est parce qu’elles prennent pour vérité ou pour injustice ce qui n’est que perception. En réalité, chaque parole n’est qu’interprétation, qu’il convient de mesurer avant d’y accorder de l’importance.
Pour aller plus loin sur ce thème, nous vous conseillons de lire notre article « Mille millions de mille sabords ou les bienfaits de la colère » ICI.
Pour apprendre à gérer vos émotions, nous vous conseillons le programme « Stable&Ancrée », par Fanny Huleux.