Les traumas familiaux

Les traumatismes familiaux sont des souffrances intrafamiliales, qui peuvent être transgénérationnelles. Ces souffrances, parfois enfouies ou cachées, sont différentes d’une personne à une autre, mais constituent le trauma familial. Au sein d’une même famille, les traumas communs, dont ses membres sont victimes, peuvent endommager le système familial, voire remettre en cause les valeurs et mœurs du groupe. Comment certaines pathologies peuvent-elles être reliées aux traumas familiaux ? Qu’est-ce que les traumas familiaux et comment se manifestent-ils ?

 

Le trauma familial, c’est quoi ?

 

Dans son ouvrage Les familles qui ont la tête à l’envers, revivre après un traumatisme familial, Robert Neuburger, psychiatre et psychothérapeute de famille, définit le traumatisme comme une trace, une conséquence d’un choc, isolé ou répété, volontaire ou non.

Un trauma n’étant pas une violence, mais le produit d’une violence. Pour lui, est traumatisant le fait de ne pas avoir été respecté dans son intégrité, dans son intimité, dans son corps, ses convictions ou son droit à l’existence.

 

Les mythes familiaux : quel rôle dans la construction des traumas familiaux ?

 

Dans le langage des thérapeutes, on parle de mythes familiaux pour désigner l’ensemble des règles, valeurs, mœurs, et spécificités de la famille. Dans les mythes familiaux, il existe trois sortes de signifiants :

  • ceux qui indiquent le destin individuel : ce qu’on doit devenir quand on fait partie d’une famille
  • ceux qui indiquent comment on doit se comporter vis-à-vis des autres membres du groupe familial
  • ceux qui signalent comment penser et comment agir face aux autres, étrangers au groupe

L’existence de ces mythes familiaux sert à faciliter la greffe nécessaire entre deux personnes qui fondent une famille, chacun apportant ce qu’il a reçu de ses propres mythes : normes, valeurs, idéaux…

 

Le traumatisme familial est la conséquence d’une atteinte à la dignité d’un groupe familial. La dignité est comprise comme le droit à la famille d’exister aux yeux de la société et de la famille élargie. Ainsi, elle inclut le droit d’exercer une forme de souveraineté sur un territoire d’intimité familiale. La famille gère son existence comme elle le souhaite, pour autant que les lois et les mythes soient respectés.

Les attaques portées au mythe de la famille entraînent un empêchement du fonctionnement des mécanismes réparateurs, présents dans la famille. On voit alors apparaître une pathologisation des uns et des autres. Le trauma touche la partie mythique du groupe, celle qui donne vie, qui permet d’exister ou justifie son existence. C’est pourquoi il est souvent si profond et parfois même transgénérationnel.

 

Une situation traumatique, c’est quoi ?

 

Les situations traumatiques ne sont pas forcément des génocides, des viols, des crimes ou des incestes. Les faillites, les licenciements, les injustices, les divorces, les abandons ou les humiliations peuvent aussi devenir l’objet de traumatismes… Il n’existe pas de rapport nécessaire entre la violence et la gravité d’un événement et son impact sur le groupe familial.

 

Prenons l’exemple d’une famille de trois enfants, s’entraînant assidûment au hockey pendant plusieurs années, partageant cette passion commune et voyageant ensemble grâce à ce sport. Lorsque le coach de l’équipe change, ils sont forcés de quitter le club. Suite à cet arrêt du hockey, le père de famille fait une dépression.

Pourquoi ? En commençant une thérapie, il se rend compte qu’il a toujours voulu une famille unie et solidaire, à cause du décès de ses parents lorsqu’il était enfant. La perte de ce sport qui unissait la famille a été difficile pour lui et peut être considérée comme un trauma familial.

 

Il existe deux types de traumas familiaux :

  • Le trauma interne à la famille :
    • Quelqu’un a failli, transgressé les mythes : abus sexuel, délit, meurtre ou simple effraction à la loi morale comme mésalliance, adultère, divorce…
  • Le trauma externe à la famille :
    • Vol, abus de confiance, escroquerie, viol, accident, faute médicale, catastrophe naturelle, racisme, xénophobie, persécutions, guerres, expatriations, assassinats…

Cependant, il faut noter qu’une catastrophe n’entraîne pas forcément un trauma, mais peut renforcer l’unité de la famille.

 

Les traumas familiaux sont parfois à l’origine de nombreux blocages dans votre vie. Il est important de travailler à transformer ses traumas, pour casser la chaîne et ne pas entraîner de blessures transgénérationnelles.

Si vous avez besoin d’accompagnement dans cette démarche, nous vous conseillons le programme « Stable & Ancré·e », par Fanny Huleux.

 

 

Un transat et un livre : « Les 50 règles d’or de la gestion de conflits, au travail, à la maison »

Que vous soyez au soleil ou sous la pluie, en vacances ou au travail, que le sujet soit essentiel ou qu’il ne s’agisse que du choix du restaurant ou de qui sortira la poubelle, les conflits sont partout… Comme il serait dommage que ce joli mois d’août soit émaillé de disputes diverses et ennuyeuses, que vous soyez fâché·e avec tous vos amis, vos collègues, votre partenaire et que les enfants vous regardent de travers pendant le reste de l’été, cessez toute activité et installez-vous sur votre transat préféré à l’ombre du figuier, sur la plage ou sur le canapé pour lire dès à présent le très pratique ouvrage de Latifa Gallo, « Les 50 règles d’or de la gestion de conflits, au travail, à la maison », aux Éditions Larousse.

 

10 raisons de lire « Les 50 règles d’or de la gestion de conflits, au travail, à la maison »

 

Raison n°1 : Latifa Gallo maîtrise parfaitement son sujet, elle est spécialiste de l’intelligence émotionnelle et de la gestion du stress. Coach depuis plus de vingt ans, elle nous fait bénéficier de son expérience dans le domaine de la gestion des conflits, acquise en accompagnant de nombreuses personnes et, notamment, des dirigeants de grandes entreprises.

 

Raison n °2 : Le livre est clair et les conseils pratiques applicables immédiatement. C’est un véritable guide qui permet de changer rapidement son approche des conflits.

 

Raison n°3 : Les 50 règles d’or développées permettent de faire le tour du sujet. Aucun point n’est laissé dans l’ombre.

 

Raison n°4 : Vous allez pouvoir commencer votre lecture par un test qui vous permettra de connaître et d’analyser votre façon de gérer les conflits actuellement, afin de prendre conscience des comportements à modifier.

 

Raison n°5 : De nombreux exemples de la vie quotidienne illustrent parfaitement les situations que nous pouvons vivre et dans lesquelles vous vous reconnaîtrez.

 

Raison n°6 : Vous allez non seulement pouvoir désamorcer les conflits facilement mais aussi mieux vous comprendre, améliorer vos relations et votre façon de communiquer.

 

Raison n°7 : Ce livre n’a pas pour vocation de faire de vous une personne qui s’efface devant les autres pour éviter les conflits : la démarche de Latifa Gallo va, au contraire, vous permettre de vous affirmer de façon positive.

 

Raison n°8 : Son mini format vous permettra de l’emmener partout (hop ! Dans la valise ou le sac de plage!), sa présentation est claire et vous retrouverez facilement les passages qui vous ont marqués grâce au code couleur qui définit les différentes parties.

Le petit + : les conseils concrets qui viennent compléter le contenu de chaque partie.

 

Raison n°9 : Nous voulons tous une vie plus sereine et une communication apaisée avec notre entourage ; en lisant ce livre, vous vous dirigerez vers des relations plus harmonieuses et une véritable gestion des conflits, en changeant votre posture de façon à ne plus les subir (ou les aggraver) mais à agir pour dénouer les situations explosives.

 

Raison (essentielle) n°10 : Ça fonctionne !

 

 

L’avis de Fanny Huleux et de la rédaction :

Un livre à mettre entre toutes les mains et à emporter partout. À lire et à relire !

 

Pour (re)voir l’échange entre Latifa Gallo et Fanny Huleux, cliquez sur la bannière et pour lire notre article résumant l’interview, cliquez ICI !

Pour vous procurer l’ouvrage de Latifa Gallo, cliquez sur la couverture… Bonne lecture!

Améliorer sa gestion des conflits avec Latifa Gallo

Les conflits déclenchent parfois de vraies tempêtes émotionnelles (colère, anxiété, tristesse…), qui vous empêchent de réagir avec le calme dont vous aimeriez faire preuve. Le résultat ? C’est l’escalade ! Vous répondez à une accusation par une autre, à laquelle votre interlocuteur (votre adversaire !) répondra invariablement par quelques critiques bien senties. Arrivés à ce stade, vous êtes tous les deux dans un état d’énervement qui n’autorise plus la discussion calme que vous auriez aimé avoir.

La solution ? Agir différemment dès que vous comprenez que votre interlocuteur est en colère. Pour tout savoir sur cette démarche, regardez l’interview de Latifa Gallo en cliquant sur la bannière ci-dessous, lisez son livre (« Les 50 règles d’or de la gestion de conflits, au travail, à la maison », aux éditions Larousse) et notre article pour retrouver les points essentiels de cet échange.

 

 

Qui est Latifa Gallo ?

 

Latifa Gallo est coach depuis plus de vingt ans, sophrologue, psycho-énergéticienne, spécialisée en intelligence émotionnelle, et est formée à de nombreuses approches, ce qui lui permet de travailler de façon holistique : au niveau mental et cognitif, en réfléchissant avec la personne accompagnée sur ses schémas mentaux et sa façon de fonctionner, au niveau émotionnel, au niveau corporel, spirituel et au niveau énergétique avec, en particulier, l’EFT*. Elle accompagne des professionnels (cadres, dirigeants, etc) et des particuliers. Elle travaille également de façon systémique, c’est-à-dire en replaçant la personne accompagnée dans son contexte et en le prenant en compte.

Elle transmet dans ses livres les principes issus de ses formations et de ses recherches, ainsi que de son expérience.

*Emotional Freedom Techniques : technique de libération émotionnelle très efficace, consistant à tapoter du bout des doigts des points d’entrée des méridiens d’acupuncture en répétant ce que dit le praticien, qui amène peu à peu à transformer l’émotion.

 

Les conseils de Latifa Gallo pour mieux gérer les situations conflictuelles

 

  1. Changez votre interprétation du conflit

Même si le conflit fait, en règle générale, peur, il est toujours un levier pour avancer. En réalité, le problème n’est pas le conflit en lui-même mais la façon dont il est géré. Il est inhérent à la communication humaine : les idées et les pensées de chacun d’entre nous sont différentes et ces visions de la vie propres à chacun vont parfois s’affronter. Il fait donc partie de la vie et est, à la fois, inévitable et nécessaire.

Il faut donc prendre du recul et se poser les questions suivantes :

  • Qu’ai-je à apprendre de cette situation conflictuelle sur moi-même et sur les autres ?
  • Comment puis-je agir sur ce conflit, pour faire avancer les choses, au lieu de le subir ?

 

  1. Cas de figure n°1 : on m’agresse

Lors d’un conflit, il faut garder en tête que la personne qui vous agresse a, quel que soit le motif de l’agression, un besoin de reconnaissance. Lorsque votre interlocuteur s’énerve, ce qu’il dit en réalité, c’est : « Je ne suis pas content, écoute-moi ! »

Pour éviter une escalade de l’agressivité, la meilleure stratégie est donc :

  • Dans un premier temps, de prendre conscience de ses propres émotions et de les calmer en respirant, de prendre conscience de ses propres besoins et de ne pas s’oublier.
  • Il est nécessaire de laisser la personne s’exprimer, s’énerver, en allant énergétiquement vers elle (plutôt que de lui opposer une réaction frontale) et de lui témoigner de la reconnaissance. Le but est ici que votre interlocuteur se calme, cesse de vous agresser (ce qui vous plonge dans un tourbillon d’émotions) pour retrouver une communication apaisante.

Pour illustrer cette situation, on peut utiliser l’image du ballon de baudruche : votre interlocuteur doit exprimer tout ce qu’il a à dire (pour se dégonfler comme un ballon de baudruche trop gonflé) ou ne vous écoutera pas (ce n’est pas la peine, à cette étape, d’essayer de discuter) : il faut donc être dans l’écoute.

  • Dans un deuxième temps, on pourra alors discuter.

À ne jamais dire : « Calme-toi ! » (La personne qui vous agresse n’a aucune envie de se calmer, elle a juste envie de s’énerver).

 

  1. Cas de figure n°2 : le conflit silencieux

Il est possible que votre interlocuteur manifeste sa colère par le silence.

La communication non violente permet de régler ce type de situation.

Il faut garder en tête le principe suivant : dans une relation, on ne peut pas faire tout le chemin, en rentrant dans la zone d’intimité de l’autre, mais l’on peut faire la moitié du chemin. C’est un principe essentiel que l’on transgresse pourtant souvent, notamment lorsque l’on pense savoir ce dont l’autre a besoin et ce qu’il devrait faire.

On ne peut pas sortir l’autre de son mutisme s’il ne le souhaite pas mais l’on peut faire une proposition sur la moitié du chemin. L’autre doit faire sa part.

Quelle est cette part que l’on peut faire ? Il s’agit, dans un premier temps, d’exprimer, en utilisant la communication non violente, ce que l’on ressent et son propre besoin. Par exemple, on peut dire : « Lorsque tu refuses de me parler, cela me rend triste (émotion), j’ai besoin de comprendre (besoin), de t’aider (besoin), peut-on en discuter ?

On évitera le « tu » accusateur, qui provoque systématiquement une réaction négative.

Dans un deuxième temps, on accueille l’autre et on lui donne la possibilité d’exprimer son émotion et son besoin : « Je vois bien que tu es en colère, est-ce que tu aurais besoin d’écoute, de communiquer ? De quoi as-tu besoin ? »

 

 

Les points clés

 

La démarche :

  1. Respirer et calmer ses propres émotions
  2. Écouter (laisser l’autre exprimer tout ce qu’il a à dire) et exprimer ses émotions et ses besoins, en évitant le « Tu » accusateur
  3. Témoigner de l’empathie* pour se connecter à l’autre
  4. Discuter calmement

 

Des principes à retenir :

  • Lorsque votre interlocuteur vous agresse, l’agression n’est pas le but mais la conséquence : c’est la conséquence d’un mal-être intérieur (ses besoins ne sont pas respectés).
  • Il ne faut donc pas prendre les choses personnellement.
  • L’agressivité est l’expression inversée de l’angoisse: le garder en tête permet d’aborder les conflits sous un angle différent.

 

*L’empathie est la capacité à se mettre à la place de l’autre, de comprendre son émotion ; elle est différente de la compassion où l’on ressent l’émotion de l’autre.

 

 

Notre article est consacré à la gestion des conflits et ne reflète pas en totalité la richesse de l’échange entre Latifa Gallo et Fanny Huleux, nous vous conseillons donc d’écouter le « live » en cliquant sur la bannière en haut de page. Vous découvrirez, par exemple, des conseils pour vivre dans l’instant présent, en pleine conscience, et pour contrôler ses pensées.

 

 

Quand les repas de famille virent au règlement de compte 

Pour Pascal Couderc, psychanalyste, les repas de famille sont généralement un lieu de tension. Chacun peut se souvenir d’un repas de famille qui se termine en dispute ou de ce sentiment de lassitude lorsque notre grand-oncle monopolise (encore !) la discussion avec de grands discours qui sont à l’opposé de nos valeurs.

Selon un sondage mené par l’Ipsos en 2014, 40 % des Français appréhendent de se fâcher avec leur famille lors des fêtes de fin d’année.

Pourquoi les familles se déchirent-elles lors des repas de famille, et comment éviter les débordements et les règlements de compte ?

 

Un sentiment d’obligation

 

Pour le psychanalyste et psychologue clinicien Pascal Couderc, les repas de famille sont souvent tendus, car ils sont rendus obligatoires par le caractère familial imposé. On doit venir, pour faire plaisir, répondre présent, mais pas forcément avec plaisir pour tous.

Ces obligations familiales constituent l’identité d’une personne, l’histoire d’une famille, et les discussions tournent souvent autour de sujets que l’on peut théoriquement aborder en famille et sans tabou. Mais il est possible que la table soit remplie d’adultes qui ne partagent pas les mêmes valeurs et les mêmes idéaux. Parfois, il se peut même que de vieilles rancœurs ou disputes viennent enrober le tout…

 

Éliminer les éléments déclencheurs et les sujets délicats

 

Les éléments déclencheurs d’une dispute lors d’un repas de famille sont variés, de la vieille blessure non refermée, aux reproches non-dits, en passant par l’élection présidentielle ou le salaire des uns et des autres.

Pour Pascal Couderc, il vaut mieux considérer les repas de famille comme des réunions d’actualisation des tensions familiales, plutôt que comme un lieu agréable de retrouvailles.

Pour éviter les tensions, on essaye de placer les personnes qui s’entendent bien ensemble, de parler de choses simples et de désamorcer les bombes à d’autres moments de l’année, lorsque la situation est apaisée.

Pour Catherine Audibert, psychologue clinicienne, les réunions familiales révèlent ce qu’on ne voyait que trop bien auparavant : les injustices, les querelles d’égo, les haines enfouies, les humiliations… Ces conflits existent depuis toujours, mais sont renforcés par la présence complète de la famille à table, comme autrefois.

Les liens familiaux restent identiques malgré les années, c’est pourquoi on se sent souvent considéré comme un enfant lorsque l’on rend visite à nos parents, même si nous sommes adultes depuis bien longtemps. Cette configuration est normale, mais peut s’avérer inconfortable, car on change et on évolue au fil du temps. Il est alors primordial de savoir dire non (lire notre article ICI) et de pouvoir se montrer tels que nous sommes en tant qu’adultes épanouis.

 

L’amour au centre de tout

 

Selon Anne-Marie Sudry, psychanalyste et auteure de Chouchou ou malaimé, si les familles éclatent, c’est parce que l’amour présent est passionnel, très fort et donc très explosif. En effet, les réactions sont souvent plus vives, plus intenses qu’avec des collègues ou des amis. De plus, ce qui se joue est également bien plus important : si on perd l’amour de sa famille, que nous reste-t-il ? De la famille est attendue la reconnaissance, la fierté, et un regard aimant : ce qui crée de nombreuses frustrations et colères de la part de ceux qui ne retrouvent pas ces sentiments chez leurs proches. La famille est le premier lieu où l’on apprend l’amour, mais aussi la déception, la peur et la souffrance. Nicole Prieur, philosophe, part du postulat que chaque mot ou attitude de l’un de nos proches nous renvoie à notre place et à notre rôle. Il est donc parfaitement normal que les rancœurs ressurgissent au moment des repas de famille.

 

Pour survivre à un repas de famille, il convient donc de prendre de la hauteur et du recul, de ne pas prendre les choses personnellement, de savoir dévier la conversation vers quelque chose de plus positif lorsqu’on sent la tempête arriver, et également de penser que tout cela est régi par l’amour et la peine… et non par la haine.

 

Vous avez du mal à gérer vos émotions? Nous vous conseillons la plateforme de remise en forme de l’esprit « Ma routine miracles », par Fanny Huleux.

Conflits : comment ne pas prendre les choses personnellement ?

Lors d’un conflit avec une connaissance ou une personne que l’on aime, comment réagir sans se laisser emporter par ses émotions ? Si vous ressentez de l’irritation ou des sentiments négatifs, c’est parce qu’il est courant dans ce type de situation de prendre les choses personnellement, de penser que le problème vient de soi ou que la personne qui s’oppose à nos idées agit contre nous. Voir les choses sous un autre angle, moins subjectif, permet d’apaiser les tensions.

 

La personnalisation, une distorsion cognitive fréquente

 

D’après Aaron T. Beck, psychiatre américain et pionnier de la psychothérapie cognitivo-comportementale, la personnalisation est une distorsion cognitive (ou erreur systématique de pensée) qui apparaît surtout chez les personnes à tendance anxieuse. La personnalisation, c’est penser à tort être responsable d’événements fâcheux et penser que ce que les autres font est lié à soi. Elle peut être accompagnée de honte et de culpabilité.

Cette tendance à interpréter l’environnement est néfaste et entretient un mal-être général.

Pour dépasser cette distorsion cognitive fréquente, il convient de chercher des contre-arguments aux croyances limitantes principales.

 

Les actes et paroles d’autrui font partie de sa propre réalité

 

Lors d’un conflit déclaré, ou que l’on souhaite l’éviter, il convient d’effectuer un pas de recul et de regarder la situation d’un point de vue extérieur. Même si ce n’est pas facile à faire sur le moment, plus vous mettrez ce conseil en pratique et plus cela vous paraîtra naturel. Dans son ouvrage très connu sur les Quatre Accords Toltèques, Don Miguel Ruiz, neurochirurgien et chaman, explique qu’il est important de ne pas faire une affaire personnelle de ce qui est dit ou fait au cours d’un conflit. En effet, les paroles et les actes de l’interlocuteur ne sont souvent que le reflet de sa propre réalité, tout comme vos réactions et vos actes sont le reflet de la vôtre. Les réactions sont très souvent biaisées par une mauvaise interprétation, un malentendu, ou alors aggravées par les émotions très fortes ressenties par les deux protagonistes. Pour désamorcer le conflit et sortir de la dispute, il est primordial de comprendre que les actions et les paroles de l’autre sont en réalité dirigées par ses ressentis et opinions et non pas contre vous.

 

Les déclencheurs de l’agressivité

 

Pour adapter votre attitude à celle de votre interlocuteur et désamorcer le conflit, prenez en compte ce que ressent votre interlocuteur et ce qui déclenche son agressivité. Latifa Gallo, dans « Les 50 règles d’or de la gestion de conflits » (Éditions Larousse) en dénombre trois : la frustration (sensation d’injustice parce que l’on se sent privé de quelque chose que l’on estime nous être dû), l’angoisse (liée à la peur de l’inconnu) et la non-reconnaissance (l’agressivité devient ainsi l’occasion d’attirer l’attention sur soi).

Reconnaître ce qui motive votre agressivité ou celle de la personne qui entre en conflit avec vous peut permettre de désamorcer la situation : plutôt que de faire valoir votre position à tout prix, vous comprendre et tenter de comprendre l’autre est un pas vers une discussion calme.

 

Rester ouvert·e d’esprit et bienveillant·e

 

Il ne s’agit pas là de trouver des excuses à des comportements qui ne vous conviennent pas mais simplement de pouvoir arrêter le conflit avant qu’il ne s’aggrave et de prendre le temps de discuter plus tard au calme, à tête reposée, avec la personne en question.

Pour se détacher de la colère lors d’une dispute, veillez à prendre du recul et à vous demander quelle est l’importance de ce conflit. Avez-vous vraiment besoin d’accorder de l’importance à cette dispute ? Avez-vous intérêt à poursuivre cette conversation ? Ces questions permettront d’apaiser votre mental et de ne pas laisser le conflit prendre des proportions préjudiciables à tous.

 

 

Pour améliorer ses relations à l’autre, mieux gérer les conflits et cesser de prendre personnellement les réflexions d’autrui, il est essentiel de travailler sur soi, de comprendre ce qui les déclenche et de prendre du recul. Si certaines personnes font une affaire personnelle des disputes, c’est parce qu’elles prennent pour vérité ou pour injustice ce qui n’est que perception. En réalité, chaque parole n’est qu’interprétation, qu’il convient de mesurer avant d’y accorder de l’importance.

 

Pour aller plus loin sur ce thème, nous vous conseillons de lire notre article « Mille millions de mille sabords ou les bienfaits de la colère » ICI.

Pour apprendre à gérer vos émotions, nous vous conseillons le programme « Stable&Ancrée », par Fanny Huleux.

 

Mille millions de mille sabords ou les bienfaits de la colère

Si les colères de roman, de BD ou de cinéma nous font sourire et rendent certains personnages particulièrement attachants, il n’en est pas toujours de même dans la réalité. Les irascibles nous exaspèrent et les manifestations colériques nous apparaissent bien souvent comme un manque de savoir-vivre et de maîtrise de soi. Dans une société qui tend à édulcorer ses propos, la manifestation de cette émotion a-t-elle encore sa place ? Et comment exprimer une « saine » colère ?

 

La colère du capitaine Haddock ou le paradoxe des émotions fictionnelles

 

Même si nous savons que les personnages de notre série préférée n’existent pas, nous pleurons lorsqu’ils meurent, rions de leurs travers ou sommes en colère contre les malotrus qui leur manquent de respect… Mais la colère éprouvée depuis notre canapé est-elle une véritable émotion ? Et pourquoi admirons-nous chez eux cette capacité à clamer haut et fort une opposition que nous condamnerions dans la réalité ?

Selon certains philosophes, cette émotion proviendrait d’une incohérence momentanée : nous sommes absorbés par ce qui se passe sous nos yeux, ou ce que nous lisons, au point d’échapper un court instant à la réalité.

Selon le philosophe américain Kendall Walton, c’est notre imagination, toujours sollicitée en présence d’une œuvre de fiction, qui mettrait nos croyances sur pause pendant l’immersion dans la fiction.

Quoi qu’il en soit, ces émotions diffèrent de celles que nous vivons au quotidien car elles n’enclenchent pas les actions qui leur sont habituellement associées. Nous ne nous précipitons pas sur l’écran pour corriger ou calmer ce personnage qui s’en prend à une fillette, par exemple. En revanche, la fiction nous donne des indications sur nous-mêmes en nous plaçant dans l’émotion que nous ressentirions dans la même situation.

Quand à savoir pourquoi nous admirons ou nous nous attachons à un personnage aussi haut en couleur et irascible que le capitaine Haddock, eh, bien, il ne fait de mal à personne, n’est-ce pas ? Et peut-être que nous aimerions, comme lui, de temps en temps nous livrer totalement à une colère libératrice, pousser quelques jurons bien sentis ou invectiver le malheureux qui a eu l’audace de nous déplaire.

 

L’expression de la colère

 

Lorsque nous parlons du capitaine Haddock, personnage qui ne fait de mal à personne en s’emportant comme il le fait dans une fiction, nous touchons un point important : dans la réalité, la colère touche et blesse l’entourage si elle est mal exprimée et elle est souvent perçue comme une émotion négative.

Elle est pourtant l’émotion la plus énergisante, celle qui nous pousse à changer les choses qui nous semblent injustes et est ainsi vecteur de progrès. Ainsi, les colères de l’Abbé Pierre ont amené des élans de fraternité et la colère des femmes au XXème siècle a abouti au droit de vote, de contraception, etc.

Exprimée avec modération et respect pour l’entourage, elle permet, selon Latifa Gallo (« Les 50 règles d’or de la gestion de conflits », Larousse), de poser des limites dans nos relations, afin d’être respectés et de nous accorder une juste valeur. Exprimer sa colère permet ainsi de devenir acteur de sa vie relationnelle plutôt que de la subir. De plus, la colère intériorisée, étouffée, finit par sortir de façon ni maîtrisée ni parfois même appropriée ou proportionnelle à ce qu’il vient de se passer. Pour l’auteur, la colère est sans doute « l’émotion la plus difficile à apprivoiser car elle procure le plus de satisfaction intérieure. Elle déclenche un monologue intérieur qui plonge dans l’autosatisfaction, puisque sous son emprise, un individu est persuadé d’avoir raison ».

La notion de modération et de respect est ici essentielle ; il s’agit d’en faire un usage constructif et non de se livrer à la violence ; il est donc nécessaire de dissocier l’expression d’une émotion et le passage à un acte regrettable : l’une est légitime, l’autre ne l’est pas. On oublie donc les injures pittoresques du capitaine Haddock pour exprimer calmement sa colère en utilisant la première personne du singulier : « Je ressens de la colère parce que… » remplacera utilement « Bande d’ectoplasmes de tonnerre de Brest ! ».

 

Vous ne parvenez pas à gérer vos émotions et vos colères sont mémorables? Nous vous conseillons le programme « Stable&Ancrée », par Fanny Huleux. Cliquez sur la bannière pour plus d’informations.

 

Couple : comment prendre des décisions quand les convictions sont différentes ?

Prendre des décisions au sein du couple, notamment quand elles concernent des décisions importantes ou relatives à l’éducation, à la santé des enfants, n’est pas toujours facile, notamment quand les convictions de chacun sont très différentes.

Pour faciliter ces choix et éviter que le désaccord ne tourne à la bataille rangée, plusieurs points gagneraient à être pris en considération.

 

Comprendre les intentions de chacun

 

Comprendre que, si les idées concernant l’application diffèrent, les besoins profonds et l’objectif sont les mêmes, peut vous aider à rester dans une démarche positive et ouverte.

Lorsque le désaccord s’installe, on a souvent tendance à oublier que chacun veut, en réalité, la même chose : prendre la meilleure décision possible pour le bonheur et la santé du couple, de la famille ou des enfants.

Prenons pour exemple l’éducation : pour Paul, une éducation stricte donne des bases solides et guide les enfants ; pour Marie, une éducation plus permissive les conduira vers l’autonomie. Discuter, en gardant en tête que l’autre a le même objectif (ici, préparer les enfants au meilleur avenir possible) peut amener à trouver un équilibre entre permissivité et sévérité et un compromis en adéquation avec les idées de chacun : établir des règles sur les horaires à respecter, par exemple, mais laisser les enfants décider eux-mêmes de l’aménagement de leur chambre, etc.

L’idée est de ne pas camper sur ses positions en pensant que l’autre ne se préoccupe pas du bien-être de chacun mais de se diriger vers un but commun en discutant uniquement de la façon de parvenir à ce but.

 

Consulter tous les partis

 

Dans les prises de décision familiales, le principal intéressé est parfois oublié !

S’il n’est évidemment pas question de laisser un enfant de trois ans prendre des décisions importantes pour sa scolarité ou sa santé, il est toujours judicieux d’écouter les paroles et signaux qu’il nous envoie, de façon à orienter notre propre réflexion.

Lorsque l’enfant est jeune, on prend pour lui des décisions auxquelles il devra se conformer : une façon de le rassurer et de lui donner un cadre. Il peut, en revanche, faire des choix sans conséquences : porter le pantalon jaune ou le bleu, jouer avec ce jeu plutôt qu’un autre, prendre de la confiture ou du chocolat à tartiner sur le pain du goûter…

À partir de l’adolescence, on veille principalement à guider, à s’assurer que l’enfant reçoive toutes les informations pour prendre des décisions le concernant ; on s’assure également que ses choix sont pensés sur le long terme et non en fonction du plaisir immédiat et on le remet sur les rails s’il a des conduites à risque. Les décisions qui impactent toute la famille restent de la responsabilité des adultes qui tranchent après avoir écouté avec bienveillance et pris en considération les arguments des uns et des autres. Si les parents ne sont pas d’accord avec le choix de l’enfant ou entre eux, communiquer, écouter et ENTENDRE est essentiel…

Votre ado de 16 ans ne souhaite pas devenir médecin et s’oriente vers la littérature ? Il refuse ou souhaite se faire vacciner ? Ecoutez ses arguments et, s’ils reposent sur des bases solides et qu’une vraie réflexion a été menée, laissez-le libre de faire ses propres choix, en lui donnant votre avis sans lui imposer d’opter pour une solution plutôt qu’une autre. Prendre des décisions sans appel pour un ado qui sera, quelques mois plus tard, un jeune adulte semble un peu excessif.

 

Sortir de l’idée qu’il n’existe qu’une seule vérité (la vôtre)

 

Bien évidemment, lorsque vous émettez un avis sur une question donnée, vous estimez avoir pesé le pour et le contre, de façon objective, en vous étant renseigné·e et vous vous sentez qualifié·e pour faire LE BON choix. Le bon choix peut-être… mais selon VOTRE système de pensée, VOS croyances et VOS convictions.

Sur certaines questions, il n’est pas possible d’avoir une position ferme et tranchée car les différentes réponses et solutions s’appuient toutes sur des arguments valables.

Dans ces cas de figure, il est nécessaire de sortir de la position haute où vous vous êtes placé·e : non, vous ne détenez pas un savoir universel et non, ceux qui ont une opinion différente de la vôtre (dont votre partenaire) ne sont pas tous des idiots. Faites preuve d’ouverture d’esprit, déjouez les biais cognitifs en jeu (lisez nos articles ICI et ICI) et respirez !

Sortir de l’ego et prendre du recul n’est pas toujours facile. Lorsque vous sentez que vous êtes trop impliqué·e et prêt·e à en découdre pour défendre votre position (ce qui devrait vous alerter, vous n’êtes plus objectif·ve), revenez vers vous, méditez, sortez vous promener, prenez le temps de vous calmer et de voir la situation sous un autre angle.

 

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Comment prendre des décisions lorsque la situation est complexe?

Nous en avons parlé dans CET ARTICLE, rester objectif·ve dans un contexte complexe peut s’avérer difficile : en cause, nos émotions et des biais cognitifs, dont le biais de confirmation, que nous avions évoqué dans notre article précédent et qui consiste à ne prendre en compte que les informations qui corroborent notre position initiale dans la masse d’informations dont nous disposons.

Mais alors, si nos décisions ne peuvent être totalement objectives, comment mettre toutes les chances de son côté afin de faire les meilleurs choix possible ? Et quelles étapes suivre, dans sa réflexion, pour faire un choix « éclairé » lorsque nous avons des décisions importantes à prendre?

 

Connaître les pièges à éviter

 

Pour prendre des décisions plus conscientes, en accord avec nos valeurs et avec le contexte, connaître les biais cognitifs qui entrent en jeu dans nos prises de décision peut permettre de les déjouer.

Connaître les conditions qui augmentent le risque de prendre des décisions irrationnelles permet également de s’en prémunir ; parmi elles, la fatigue et le stress, les émotions, le manque d’informations ou encore l’influence de tierces personnes.

 

  • Les biais cognitifs

Ils sont nombreux et influencent fortement nos décisions ; si leur fonction première est de nous aider à prendre des décisions plus rapides sans effort en faisant des raccourcis mentaux, le monde moderne, de plus en plus complexe, transforme ces alliés en redoutables travers, qui peuvent nous pousser à prendre des décisions pour le moins irrationnelles.

Le concept de « biais cognitifs », recensés et classés par Buster Benson en quatre grandes catégories, a vu le jour en 1970 grâce aux recherches en psychologie de Daniel Kahneman et d’Amos Tversky.

Selon les catégories de Buster Benson, les biais cognitifs servent à pallier quatre grands problèmes : l’abondance d’informations, le manque de sens, la nécessité d’agir vite et la mémorisation des informations importantes et utiles. Mais, d’après Benson, leurs revers consistent en un tri qui nous fait éliminer des informations pourtant essentielles, en une quête de sens qui nous pousse à construire des histoires qui ne correspondent pas à la réalité, en des décisions rapides mais mauvaises, renforcées par une mémorisation partielle des éléments.

 

Ce sont ces biais qui nous poussent, par exemple :

  • à faire de probabilités, élaborées à partir des seuls exemples que nous connaissons, des vérités
  • à retenir plus aisément les données qui sont recueillies en premier (raison pour laquelle les vendeurs présentent souvent les éléments positifs d’abord)
  • à favoriser les petits plaisirs immédiats aux avantages plus grands mais plus lointains
  • à faire des choix en s’appuyant sur ceux de la majorité
  • à favoriser les options rencontrées régulièrement (effet pub)
  • à nous conformer à une solution déjà utilisée, même si elle est mauvaise
  • à prendre une décision en réaction à ce que l’on nous dit
  • à prendre une décision biaisée en retenant plus facilement les informations négatives que les informations positives

 

Pour contrer ces effets, il est nécessaire de se poser quelques questions :

  • Qu’est-ce qui motive ma décision ?
  • Sur quels éléments est-elle basée ?
  • Suis-je bien sûr·e d’avoir toutes les informations nécessaires pour prendre cette décision ?
  • Mon choix est-il en accord avec mes valeurs et mes objectifs de vie ?

 

  • La fatigue et le stress

Si prendre une décision sous le coup de l’émotion n’est pas judicieux (lire nos articles ICI et ICI), la prendre en étant fatigué·e ou stressé·e ne l’est pas davantage.

Nos capacités de raisonnement sont directement liées à nos capacités d’attention, qui sont moindres lorsque nous sommes fatigués et qui nous rendent plus vulnérables aux biais cognitifs. Une étude, menée par Bastien Blain, chercheur à l’Inserm, a révélé, que prendre une décision le soir, après de longues heures de travail, favorisait les choix impulsifs et les choix favorisant les récompenses à court terme.

Pour contrer ces effets, il est nécessaire de prendre du recul et de se reposer. Plutôt que de tourner en boucle sur les problèmes qui vous préoccupent, il serait judicieux de dormir suffisamment, de vous promener dans la nature, de vous accorder des plaisirs simples avant de vous pencher sur les choix à faire.

 

Suivre un cheminement clair

 

Face à un dilemme, il est possible d’éprouver la confusion la plus totale. Pour mettre de l’ordre dans vos pensées, suivre ce cheminement peut vous aider:

  1. Faire le vide, se reposer, évacuer l’anxiété et se détacher des conseils ou de la pression exercée par des tierces personnes
  2. Identifier clairement le problème à résoudre
  3. Identifier toutes les options (recueillir les informations, consulter des experts, étudier des cas similaires) et ouvrir le champ des possibles, en ne se limitant pas à ses premières idées (entre la solution A et la solution B, la solution C est parfois la bonne)
  4. Analyser les conséquences pour chaque option, principalement sur le long terme, sans s’imaginer qu’une solution pourrait être magique ou une autre totalement désastreuse
  5. Écouter son intuition, notamment si l’on doit prendre une décision en lien avec son domaine d’expertise (l’inconscient capte des éléments que nous n’avons pas repérés de façon consciente et qui font sens lorsque ces éléments correspondent à un de nos domaines de compétences)
  6. Se questionner sur ses motivations et avoir la certitude d’assumer son choix, qui doit être en accord avec ses valeurs, en prenant le temps de se décider
  7. Définir l’option retenue et la mettre en œuvre.

 

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Les interprétations et les peurs : comment rester objectif·ve dans un contexte compliqué ?

Lorsque le contexte est complexe et que l’extérieur nous semble menaçant, nous avons tendance à nous laisser envahir par nos émotions et par nos peurs au lieu de rester rationnels. De plus, notre approche de la réalité n’est jamais totalement objective : nous avons tendance à ne voir que ce qui correspond à nos croyances initiales, ce qui tend à les confirmer et crée des convictions profondes, difficiles à transformer, qu’elles soient justes ou erronées.

 

Les biais cognitifs

 

Les biais cognitifs sont des erreurs de raisonnement et de traitement des informations. Ils nous conduisent à accorder une importance différente à des faits de même nature. Notre perception, notre évaluation et notre interprétation des faits sont souvent faussées par ces biais cognitifs.

Parmi eux, le biais de confirmation est celui qui nous pousse à ne repérer que les faits qui corroborent nos croyances initiales, en négligeant totalement ceux qui pourraient nous donner tort.

C’est ce qui explique que lors d’une discussion sur un sujet sur lequel il existe de nombreuses informations différentes, parfois contradictoires, vous puissiez vous dire de votre interlocuteur : « Mais enfin, il nie l’évidence, il ne voit pas ces faits qui sont pourtant avérés ! »

Non, effectivement. Il ne les voit pas. Tout comme vous en ignorez d’autres parce qu’ils ne correspondent pas à vos convictions.

 

 

Le concept de « biais cognitif » a été mis en lumière au début des années 70 par les psychologues Daniel Kahneman (prix Nobel en économie en 2002) et Amos Tversky, pour expliquer les raisonnements irrationnels dans le domaine économique. Depuis, ces biais ont été identifiés en psychologie cognitive et sociale.

Une étude menée sur ce sujet (Lord, Ross & Lepper 1979, Oswald & Grosjean 2005) a démontré que les participants utilisaient les informations données pour confirmer leurs opinions :

Deux groupes de personnes ont reçu chacun un document présentant des conclusions différentes sur les effets de la peine de mort sur le taux de criminalité. Le premier groupe recevait un document indiquant que cet effet était positif, le deuxième groupe qu’il était négatif. Chaque document comportait une mention pointant les faiblesse de l’étude qu’ils avaient entre les mains. Malgré cet avertissement et quelles que soient les conclusions de l’étude reçue, les participants ont tous utilisé les éléments de l’étude de façon à confirmer leur position initiale sur ce sujet.

Cette étude illustre parfaitement le biais de confirmation : nous ignorons ce qui contredit notre hypothèse de départ pour ne prêter attention qu’aux éléments qui la confirment.

De plus, les moteurs de recherche d’internet proposent une recherche prédictive en fonction du profil de l’utilisateur mais aussi en fonction des utilisateurs qui lui ressemblent. Lorsque nous recherchons une information, le moteur de recherche va ainsi venir conforter nos opinions en ne contredisant pas nos biais de confirmation.

À ce stade de votre lecture, posez-vous cette question : êtes-vous toujours aussi fermement convaincu·e que vos opinions et vos peurs sont basées sur un  raisonnement rationnel et une réelle objectivité ?

Si, en plus, vous observez votre voisin qui rejette toutes les informations négatives et fait preuve d’insouciance face au contexte actuel (un biais cognitif, nommé « effet d’autruche », qui l’empêche de croire à l’existence d’une pandémie) ou que vous écoutez votre cousin qui affirme avoir découvert un complot sanitaire destiné à faire disparaître une partie de l’humanité (un biais cognitif lié à la sur-confiance, présent chez des individus incompétents en la matière mais ayant une vision trop flatteuse de leurs capacités et de leur compréhension du monde), il y a de quoi être perdu·e.

 

 

Quand les émotions s’en mêlent…

 

Nos émotions, et notamment nos peurs, limitent nos capacités à avoir un raisonnement efficient, s’ajoutant ainsi aux biais précédemment évoqués.

Lefford (1946) a démontré que le raisonnement déductif était influencé par la valeur émotive du contenu : les compétences de raisonnement d’un individu sont ainsi moins bonnes lorsque le contenu comporte une part émotionnelle. Ces résultats ont été validés par d’autres études qui ont confirmé l’importance des émotions dans notre capacité de raisonnement.

À ce stade de votre lecture, demandez-vous si vos convictions ne pourraient pas, de plus, être basées sur un raisonnement altéré par vos émotions.

 

Intéressons-nous maintenant de plus près à l’anxiété, qui repose sur l’anticipation des événements, nous pousse à échafauder des scénarios catastrophe, et qui a pour point de départ une peur qui n’a souvent que peu de fondement, disproportionnée par rapport à la réalité.

Prenons l’exemple de madame X :

Il y a quelques jours (article publié en juillet 2021), le gouvernement a annoncé que le pass sanitaire (reposant sur la vaccination ou la réalisation d’un test) serait étendu à différents lieux (lieux culturels, bars, restaurant, etc) et applicable aux adolescents de 12 à 18 ans.

Madame X en a conclu que ses enfants ne seraient pas acceptés en classe s’ils n’étaient pas vaccinés, ce qui ne correspond pas à la réalité. Elle angoisse donc beaucoup (elle est contre la vaccination) et se projette dans l’avenir : elle va devoir quitter son travail pour s’occuper de ses enfants et les scolariser à la maison. Elle aura donc moins d’argent, ce qui va plonger la famille dans la précarité.

Si madame X laisse son anxiété la diriger, elle peut en arriver très rapidement à la conclusion qu’ils vont se retrouver dans la rue et devoir mendier leur nourriture.

 

Comment déjouer les effets du biais de confirmation et ne pas se laisser diriger par ses émotions ?

 

Le biais de confirmation est un procédé souvent inconscient ; pour le contrer, il est nécessaire de prendre conscience de son existence, de rechercher des sources d’information fiables (si mon voisin n’est expert en rien, il n’est pas considéré comme une source d’information fiable) et de se forcer à prendre tous les éléments en compte, même ceux qui contredisent ce que nous pensons.

Le problème ? La plupart des gens refusent de penser que leur raisonnement pourrait en être affecté, préférant penser qu’ils sont constamment rationnels (et qu’ils ont raison).

Accepter que notre raisonnement pourrait être faussé revient à accepter notre vulnérabilité, ce qui demande courage et travail sur soi.

En ce qui concerne les émotions, quel que soit le contexte, il est essentiel de savoir les gérer (vous pouvez lire ICI notre article à ce sujet) : il ne s’agit donc pas de les faire disparaître mais de ne pas se laisser diriger par elles, ce qui demande de la pratique et de la discipline. Mais c’est ce qui permet de vivre le moment présent et de retrouver de la sérénité, afin d’avoir une prise sur sa propre vie et de prendre des décisions adaptées aux situations extérieures comme à nous-mêmes.

 

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