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Petit mode d’emploi pour survivre aux fêtes (et aux repas de famille), avec Latifa Gallo

Vous appréhendez les fêtes de fin d’année ? Noël se transforme régulièrement en drame dans votre famille et l’oncle Jules vous fait penser à Scrooge (avant que l’esprit de Noël ne finisse par le toucher) ? Lisez cet article où nous retrouvons avec plaisir Latifa Gallo, que nous avions déjà interviewée sur la gestion des conflits (la vidéo se trouve ICI et les articles ICI et ICI) et qui nous livre aujourd’hui un petit guide de survie pour les fêtes.

Pour voir l’interview filmée, cliquez sur la bannière !

 

 

Le problème avec Noël…

 

Les fêtes de Noël ravivent tout le système familial et toute la dynamique familiale : il y a revivance de tout ce qui se joue dans notre famille. Ce n’est pas toujours un moment facile: 63% des français redoutent d’ailleurs la période de Noël. Ils n’appréhendent pas la fête en soi mais ces réunions qui font revivre toute la dynamique familiale.

Si elle est positive, pas de problème, mais, malheureusement, ce n’est pas toujours le cas. Quand le fonctionnement familial a été douloureux, les choses peuvent être amplifiées au moment de Noël :

  • on se retrouve dans le système familial
  • on se retrouve dans un rôle qui nous a été attribué dans l’enfance alors que l’on ne peut plus tenir ce rôle-là : on a grandi, on est maintenant adulte mais le système est resté figé…

…Ce qui crée tensions en tout genre et de tous les côtés.

 

On rejoue les rôles familiaux : dans une famille, chacun a son propre rôle, dans lequel le système parental l’a placé et qui continue de fonctionner, même si la personne a changé. Quand, dans une famille, une personne fait un travail sur elle-même, change, mais que le système familial résiste (cette résistance du système est appelée « homéostasie »), cela crée des conflits… notamment au moment de Noël, parce que l’on est repris dans le système.

Les souffrances sont également réactivées : lorsque l’on se retrouve avec ce frère ou cette sœur avec lequel ou avec laquelle la relation est compliquée alors qu’en temps normal, au quotidien, on évite de les voir parce que l’on sait que ça va être tendu, tout ce que la relation n’a pas réglé va être réactivé (frustrations, souffrances, tensions, conflits).

Bien évidemment, les repas de famille ou le moment de Noël ne sont pas adaptés pour régler cela. La problème des repas, c’est que l’on boit parfois un peu trop, que l’on peut être fatigué.e, que l’on peut être angoissé.e par le contexte, par la crise sanitaire… on commence alors à parler de choses qui fâchent alors que l’on devrait essayer de ne pas les aborder (ce n’est vraiment pas le moment de le faire). En revanche, on ne peut pas être à l’abri de la sœur, de l’oncle, etc, qui va exprimer un jugement qui nous est désagréable et qui va réveiller une souffrance. On n’est pas à l’abri non plus de nos propres pulsions (« Il m’énerve, j’ai envie de lui dire ce que je pense »).

 

 

Mieux communiquer pour se retrouver dans l’esprit de Noël

 

Il y a plusieurs axes de travail sur soi pour aborder les retrouvailles familiales et la communication qui en découle.

En amont :

  • On peut lister les difficultés qui pourraient se présenter : on les connaît puisque ce sont les mêmes que celles qui se sont déjà présentées (par exemple, Maman va probablement critiquer l’éducation de mes enfants, mon frère risque de me faire des remarques sarcastiques sur tel ou tel sujet, etc). Lorsque l’on fait cette liste, on commence à se protéger, on se prépare, on met une sorte de distance avec nos émotions et avec ce qui se passe.
  • En parler avec quelqu’un de confiance, qui appartient ou non à la famille, permet de prendre du recul.
  • Aller à la réunion familiale en toute conscience, en connaissant les écueils, permet d’avoir pris du recul sur la situation et sur ses émotions en amont.

Pendant la réunion de famille :

  • Lorsque les événements prennent une tournure désagréable, on utilise la communication non violente.

 

Protocole de la CNV :

  1. Lorsque j’entends ces paroles, je me sens vraiment blessé.e : on utilise le « Je », on n’accuse pas l’autre, en revenant de plus sur des griefs datant de l’enfance (ce que l’on appelle la communication « chacal »), même si c’est ce que l’on a envie de dire. On utilise plutôt la communication « girafe » : « JE me sens blessé.e, J’AI besoin de comprendre, de respect et d’harmonie pendant ce moment festif. Est-ce que c’est ok pour toi de ne plus aborder ce sujet ? »
  2. Il faut rester connecté.e à soi : on peut laisser passer une petite remarque, une deuxième mais à la troisième, on en parle.

 

C’est difficile de parvenir à prendre du recul mais il y a une étape intermédiaire qui consiste à prendre conscience que l’autre est en train d’essayer d’exprimer quelque chose, sa souffrance ou ses propres blessures. Il faut être à son écoute ; il peut avoir également l’impression de ne pas être respecté. La communication non violente inversée est l’une des meilleures voies pour rétablir la communication (« Tu me dis ça, je ressens que tu es en colère… As-tu besoin d’écoute ? »).

Et si l’on y parvient, on pratique l’empathie (« Je peux comprendre ce que tu ressens et que tu aies pu être blessé.e »). L’autre, tout comme moi, a besoin d’empathie.

 

Dans les moments de conflit, il faut revenir sur son objectif, qui est de faire en sorte que le repas se passe bien et d’améliorer la communication (voire d’améliorer la relation durablement). Si l’on ne parvient pas à dire « Je comprends », on peut choisir une formulation comme « Je t’entends ». L’autre, qui ne s’attend pas au « cadeau d’empathie » qui est fait et dont il a besoin, devrait se calmer.

Si l’autre ne se calme pas (excès d’alcool ou excès de colère), il faut se protéger : «  Je suis surpris.e de ta réaction et je pense qu’il vaut mieux qu’on arrête de parler de ce sujet ». On peut également se lever pour aider en cuisine ou pour débarrasser de façon à stopper la conversation : se lever permet de déplacer l’énergie du conflit, ce qui peut être une bonne solution quand on se rend compte que l’on ne s’en sort pas (ça permet de se calmer également) ; on crée alors un mouvement physique.

Il y a des situations que l’on peut gérer et d’autres que l’on ne peut pas gérer parce que l’autre n’est pas en mesure de les gérer à ce moment-là.

On ne peut faire que la moitié du chemin mais si on a bien exprimé les choses, en communication non violente, ce que nous avons exprimé finira par porter ses fruits, à un moment donné. Il faut faire preuve de sagesse et comprendre que l’on ne peut pas faire plus que sa propre part : c’est le problème de l’autre, ce n’est plus le mien. Il faut ensuite laisser faire le temps. Cela peut être frustrant mais il faut accepter que l’autre puisse avoir besoin de ce temps supplémentaire.

 

 

La famille parfaite fête Noël… un deuil à faire !

 

On a tous une famille idéale dans la tête ; malheureusement, cette famille idéale n’existe pas. Nous devons donc prendre le temps de faire ce chemin d’acceptation de ce frère, de cette sœur, de ce père ou de cette mère, etc… qui n’est pas idéal et accepter que la relation ne pourra pas être davantage que cela.

On a tous le deuil de la famille parfaite à faire : du père parfait, de la mère parfaite, des enfants parfaits, etc… C’est un chemin qui est long et qui peut être douloureux parce qu’on est dans le besoin et l’envie de la famille idéale : c’est un cocon qui est censé être protecteur et nourricier ; parfois c’est le cas, parfois ça ne l’est pas, ça peut l’être à un moment mais pas à d’autres, etc.

Les fêtes et Noël, en particulier, réveillent cette envie de famille idéale. Les petites filles et les petits garçons que nous étions refont surface et espèrent vivre le Noël parfait. Les adultes que nous sommes savent qu’il n’y a pas de raisons que ce soit mieux que les années précédentes : nous devons accepter les défauts de chacun.

L’enfant vulnérable que nous étions ressurgit face à des déceptions : on peut se reconnecter à son enfant intérieur et lui dire les mots qu’il aurait aimé entendre petit.

 

Rituel pour rassurer son enfant intérieur :

  1. Retrouver une photo de soi petit.e,
  2. Prendre un moment tranquille et allumer une bougie à côté de la photo,
  3. Parler à cet enfant et lui dire tous les mots qu’il aurait aimé entendre,
  4. On peut également lui écrire.

Il faut aller réparer l’enfant intérieur, ce qui n’empêche pas de dire les choses à nos proches.

La première reconnaissance que l’on puisse obtenir, c’est la sienne. En psychologie positive, on peut aller voir toutes ses forces, tous ses talents, toutes ses qualités et les lister. On peut questionner son entourage, aller faire en ligne le test VIA, qui permet de repérer ses forces.

Dans notre culture, nous avons tendance à voir ce qui ne va pas, plutôt que de regarder ce qui va bien, que ce soit dans l’éducation, à l’école ou ailleurs. En psychologie positive, on va voir ce qu’il y a de bien. Ça renforce la confiance en soi et l’estime de soi. C’est un travail que l’on peut faire seul et qui nous amène de l’énergie positive. Tout le monde a des forces, des qualités et des talents. On peut également aller explorer ses anciens rêves, ses envies d’enfant : on réanime des désirs que l’on nous a refusés ou que nous nous sommes refusés de réaliser. Il faut avoir l’audace d’aller vers de nouvelles choses et vers des choses que l’on avait enfouies en soi… c’est là qu’on va trouver l’énergie de vie.

Pendant les repas, on peut lancer la conversation sur les nouvelles choses que l’on fait et même faire découvrir ces nouvelles choses à sa famille, afin de faire évoluer l’idée qu’ils ont de nous. Il faut s’autoriser à sortir du rôle qui nous a été attribué. C’est un bon exercice d’affirmation de soi.

 

 

L’affirmation de soi

 

L’affirmation de soi, c’est s’autoriser à être dans sa complétude, avec ses forces et avec ses fragilités, avec toutes les parties qui nous animent : c’est oser dire, et montrer à l’autre, ce que nous sommes et l’assumer pleinement. Reconnaître ses faiblesses mais aussi travailler à s’améliorer : il faut faire le deuil de la personne parfaite et s’accepter, accepter ses ombres et, en premier lieu, les connaître.

L’autre aspect de l’affirmation de soi concerne les relations : s’affirmer, c’est poser ses limites. Pour poser ses limites, il faut également bien se connaître.

Malheureusement les femmes ont tendance à trop absorber les choses qui leur déplaisent sans poser de limites… jusqu’au jour où elles implosent (avec une dépression) ou jusqu’au jour où elles explosent (avec un conflit). Bien se connaître, c’est se dire : « Moi, je peux supporter ça mais au-delà, non, parce que ce n’est pas bon pour moi ; et si ce n’est pas bon pour moi, ça ne va pas être bon pour la relation. »

 

Il faut écouter son ressenti et ses émotions, ce qui n’est pas toujours facile parce qu’elles passent parfois très vite, on peut également être dans le déni, ou alors les émotions sont brouillées par d’autres choses : il y a tout un travail de clarification à faire. Être connecté.e à ce que l’on ressent permet d’identifier les besoins bafoués. C’est un travail permanent. Le travail qui est fait sur soi-même permet de vivre une relation apaisée avec soi mais l’environnement et la vie continuent à nous envoyer des épreuves, simplement les turbulences seront moins fortes au fil du temps grâce au travail effectué.

La vie nous amène uniquement les épreuves qui nous permettent d’avancer : elles peuvent toutes être surmontées. Toutes les situations agissent sur nos zones de fragilité. Lors des réunions de famille, nos fragilités sont réactivées: ce n’est pas en travaillant sur soi pendant deux ou trois mois que les choses vont changer du tout au tout; c’est un vrai travail de fond, à faire sur la durée. En revanche, elles iront de mieux en mieux, notamment parce que l’on aura réussi à réparer son enfant intérieur, qui arrivera avec moins d’attentes aux repas de famille et qui sera donc moins en souffrance. La régulation se fait avec le temps et il faut l’accepter.

 

Les familles toxiques, en revanche, nécessitent une prise de distance, pendant un temps plus ou moins long, pour se protéger. Nous ne sommes pas obligés de supporter ça. On peut réinventer Noël, s’autoriser à passer Noël autrement. Ce n’est pas forcément une démarche facile puisqu’il s’agit une fois encore de faire le deuil de la famille idéale. On peut, de façon bienveillante, expliquer que l’on a besoin de prendre un peu de recul, suite à des conflits antérieurs, par exemple.

 

 

Les rituels de Noël

 

Avant le repas de famille, on peut lister toutes les qualités des personnes qui seront présentes, ce qui permet d’arriver avec une intention positive : même si l’on a des problèmes relationnels avec une des personnes présentes, reconnaître ses qualités va permettre d’arriver avec une énergie positive. Si l’on arrive avec des pensées négatives concernant une personne, les émotions négatives seront également présentes.

On peut également faire le constat de ce qui n’a pas fonctionné les années précédentes, de façon à ne pas renouveler ces situations.

 

Au-delà de l’aspect religieux, Noël est une fête rituelle et on peut instaurer un nouveau rituel lors de la réunion de famille :

On peut, par exemple, préparer en amont une belle affiche avec un sapin, décoré de petites cartes. Sur chacune de ces cartes, on aura inscrit un mot (amour, bienveillance, paix, etc) avec les enfants de la famille ou l’on demandera à chacun d’écrire sur une des cartes ce qu’il souhaite apporter lors de cette journée (un mot). C’est un très joli rituel qui permet d’apporter une énergie positive dans la famille.

 

 

                     

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