Nous en avons parlé dans CET ARTICLE, rester objectif·ve dans un contexte complexe peut s’avérer difficile : en cause, nos émotions et des biais cognitifs, dont le biais de confirmation, que nous avions évoqué dans notre article précédent et qui consiste à ne prendre en compte que les informations qui corroborent notre position initiale dans la masse d’informations dont nous disposons.
Mais alors, si nos décisions ne peuvent être totalement objectives, comment mettre toutes les chances de son côté afin de faire les meilleurs choix possible ? Et quelles étapes suivre, dans sa réflexion, pour faire un choix « éclairé » lorsque nous avons des décisions importantes à prendre?
Connaître les pièges à éviter
Pour prendre des décisions plus conscientes, en accord avec nos valeurs et avec le contexte, connaître les biais cognitifs qui entrent en jeu dans nos prises de décision peut permettre de les déjouer.
Connaître les conditions qui augmentent le risque de prendre des décisions irrationnelles permet également de s’en prémunir ; parmi elles, la fatigue et le stress, les émotions, le manque d’informations ou encore l’influence de tierces personnes.
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Les biais cognitifs
Ils sont nombreux et influencent fortement nos décisions ; si leur fonction première est de nous aider à prendre des décisions plus rapides sans effort en faisant des raccourcis mentaux, le monde moderne, de plus en plus complexe, transforme ces alliés en redoutables travers, qui peuvent nous pousser à prendre des décisions pour le moins irrationnelles.
Le concept de « biais cognitifs », recensés et classés par Buster Benson en quatre grandes catégories, a vu le jour en 1970 grâce aux recherches en psychologie de Daniel Kahneman et d’Amos Tversky.
Selon les catégories de Buster Benson, les biais cognitifs servent à pallier quatre grands problèmes : l’abondance d’informations, le manque de sens, la nécessité d’agir vite et la mémorisation des informations importantes et utiles. Mais, d’après Benson, leurs revers consistent en un tri qui nous fait éliminer des informations pourtant essentielles, en une quête de sens qui nous pousse à construire des histoires qui ne correspondent pas à la réalité, en des décisions rapides mais mauvaises, renforcées par une mémorisation partielle des éléments.
Ce sont ces biais qui nous poussent, par exemple :
- à faire de probabilités, élaborées à partir des seuls exemples que nous connaissons, des vérités
- à retenir plus aisément les données qui sont recueillies en premier (raison pour laquelle les vendeurs présentent souvent les éléments positifs d’abord)
- à favoriser les petits plaisirs immédiats aux avantages plus grands mais plus lointains
- à faire des choix en s’appuyant sur ceux de la majorité
- à favoriser les options rencontrées régulièrement (effet pub)
- à nous conformer à une solution déjà utilisée, même si elle est mauvaise
- à prendre une décision en réaction à ce que l’on nous dit
- à prendre une décision biaisée en retenant plus facilement les informations négatives que les informations positives
Pour contrer ces effets, il est nécessaire de se poser quelques questions :
- Qu’est-ce qui motive ma décision ?
- Sur quels éléments est-elle basée ?
- Suis-je bien sûr·e d’avoir toutes les informations nécessaires pour prendre cette décision ?
- Mon choix est-il en accord avec mes valeurs et mes objectifs de vie ?
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La fatigue et le stress
Si prendre une décision sous le coup de l’émotion n’est pas judicieux (lire nos articles ICI et ICI), la prendre en étant fatigué·e ou stressé·e ne l’est pas davantage.
Nos capacités de raisonnement sont directement liées à nos capacités d’attention, qui sont moindres lorsque nous sommes fatigués et qui nous rendent plus vulnérables aux biais cognitifs. Une étude, menée par Bastien Blain, chercheur à l’Inserm, a révélé, que prendre une décision le soir, après de longues heures de travail, favorisait les choix impulsifs et les choix favorisant les récompenses à court terme.
Pour contrer ces effets, il est nécessaire de prendre du recul et de se reposer. Plutôt que de tourner en boucle sur les problèmes qui vous préoccupent, il serait judicieux de dormir suffisamment, de vous promener dans la nature, de vous accorder des plaisirs simples avant de vous pencher sur les choix à faire.
Suivre un cheminement clair
Face à un dilemme, il est possible d’éprouver la confusion la plus totale. Pour mettre de l’ordre dans vos pensées, suivre ce cheminement peut vous aider:
- Faire le vide, se reposer, évacuer l’anxiété et se détacher des conseils ou de la pression exercée par des tierces personnes
- Identifier clairement le problème à résoudre
- Identifier toutes les options (recueillir les informations, consulter des experts, étudier des cas similaires) et ouvrir le champ des possibles, en ne se limitant pas à ses premières idées (entre la solution A et la solution B, la solution C est parfois la bonne)
- Analyser les conséquences pour chaque option, principalement sur le long terme, sans s’imaginer qu’une solution pourrait être magique ou une autre totalement désastreuse
- Écouter son intuition, notamment si l’on doit prendre une décision en lien avec son domaine d’expertise (l’inconscient capte des éléments que nous n’avons pas repérés de façon consciente et qui font sens lorsque ces éléments correspondent à un de nos domaines de compétences)
- Se questionner sur ses motivations et avoir la certitude d’assumer son choix, qui doit être en accord avec ses valeurs, en prenant le temps de se décider
- Définir l’option retenue et la mettre en œuvre.
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