Grâce aux thèmes et aux exercices du moment que sont l’affirmation de soi, les limites, et la vulnérabilité, j’ai réalisé que j’avais une croyance très ancrée en moi : je suis persuadée que je ne peux pas à la fois m’affirmer, dire non, poser des limites et rester bienveillante, sensible et gentille.
Une rupture s’est formée dans mon esprit entre force et douceur.
J’ai eu envie de me prêter à un jeu, celui d’écrire ma douceur.
Je crois que c’est l’exercice d’écriture le plus compliqué que j’ai eu à faire.
Ecrire ma douceur… ça ne vient pas naturellement.
Pour m’aider, j’écoute Les Nocturnes de Chopin. Niveau douceur, on peut difficilement faire mieux.
Et puis j’ai fait une recherche sur internet. Il faut bien commencer quelque part.
La douceur serait associée à la « douceur de caractère. »
C’est là que je me suis questionnée : la douceur serait-elle opposée à la force de caractère ?
Jane Austen décrit Elizabeth Bennett* comme ayant une « grande force de caractère », et même si j’ai longtemps souhaité lui ressembler, je me sens bien loin de son caractère indépendant, son intransigeance et sa personnalité téméraire.
Aujourd’hui, je pense simplement être dotée d’autres forces.
La douceur en ferait-elle partie ? Là, maintenant, je crois que oui.
La douceur est un mot que j’utilise pour me décrire, pour me vendre même. C’est un trait de caractère que j’aime chez moi. Mais jusqu’aujourd’hui, je ne m’étais jamais penchée sur le sens de MA douceur.
Ce que je sais, c’est que ma douceur est liée à ma gentillesse, ma bienveillance ou encore mon amour, valeurs que je chéris.
J’ai longtemps cru qu’être gentil était une faiblesse. Peut-être parce qu’on m’a dit un jour que je n’irai pas loin avec ma gentillesse. À ce moment-là, avec toute la douceur du monde, j’ai fermement répondu que je n’étais pas d’accord.
La gentillesse est souvent associée au mot « trop » dans la bouche des autres. Tu es trop gentille. Mais par rapport à quoi, à qui ?
Ma douceur est une force.
Elle me définit, au côté de bien d’autres traits de caractère.
Aujourd’hui, je ne veux plus en avoir honte, mais la célébrer. Être doux n’est pas être mou. Cela demande du courage de rester fidèle à soi-même, à ses convictions, tout en respectant l’autre. De s’affirmer avec fermeté sans blesser ou humilier.
Ma douceur n’est pas linéaire, bien au contraire.
Car finalement, si je sais être conciliante, à l’instar d’Elizabeth Bennett, je peux parfois faire preuve d’intransigeance. Pour répondre à ma propre question, ma douceur EST une force de caractère. Et il en faut pour accepter cette douceur qui rend parfois vulnérable dans cette société. Car ma douceur est aussi sensible et empathique.
Pour toutes ces raisons, ma douceur est puissante et je ne l’échangerai contre rien au monde. Elle fait partie de qui je suis. Si je résume, une femme forte, gentille, bienveillante, aimante, courageuse, non linéaire, parfois conciliante, parfois intransigeante, vulnérable, sensible, empathique, puissante…
Oui, je suis tout ça, et bien plus encore.
Qu’il est bon d’en prendre conscience !
Et qu’est-ce que j’aime Chopin !
*Personnage du roman Orgueil et préjugés.